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Parmi les philosophes universitaires français de la première moitié du XIXe siècle, le professeur Adolphe Garnier (1801-1864) fut un des premiers à réagir contre l'influence de la phrénologie de Gall et de ses émules. Frappé du dédain des phrénologues envers les psychologues, il pensait que seule la psychologie peut déterminer les qualités primitives et fondamentales de l'âme. Avant d'assigner le siège d'une faculté, il faut avoir constaté l'existence de celte-ci par l'observation psychologique.
Son ouvrage La psychologie et la phrénologie comparées (1839) est dédié à son maître Théodore Jouffroy. Au début de l'ouvrage Garnier rappelle que la phrénologie se compose de deux parties bien distinctes : 1° elle recherche, au moyen de l'observation, les facultés constitutives de l'espèce humaine ; 2° elle essaie, par l'observation physique, de rapporter chaque faculté à une partie du cerveau qui en devient le siège et l'organe.
La phrénologie "comprend donc tout à la fois une psychologie et une organologie" ; Gall, qui voulait réunir ces deux sciences en une seule avait donné à cet ensemble le nom de physiologie du cerveau. Pour Garnier, Gall a échoué dans sa tentative car il n'a pas développé sa psychologie sur de bonnes hases. C'est dans ce contexte qu'il donne une nouvelle division des facultés de l'âme subdivisées en : 1° facultés intellectuelles ; 2° facultés affectives ; 3° faculté motrice ; 4° faculté de vouloir.
Cette classification sera ultérieurement développée dans l'ouvrage au titre évocateur : Traité des facultés de rétine (1852) qui deviendra le livre de référence de la psychologie spiritualiste française du XIXe siècle. Nous reproduisons ici en fac simili, l'édition originale (1839) du livre de Garnier La psychologie et lu phrénologie comparées. Ce livre s'adresse aux philosophes, psychologues, historiens et étudiants désireux de découvrir un des premiers écrits critiques de la phrénologie élaboré par un psychologue spiritualiste.