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Sonja
"Les gens naissent avec des cailloux dans le cœur ( ... ). C'est pour ça qu'ils prient tellement. Ils demandent que le poids de ces cailloux s'allège."
Lauri, treize ans, rejoint pour l'été ses cousins dans la ferme isolée de leurs parents, en rase campagne finlandaise. La lumière crûe de ces jours alanguis de soleil restera fichée tel un éclat de verre dans la mémoire blessée du jeune garçon.
Il n'est pas souvent permis de trouver un texte d'une telle puissance d'évocation. Ce court roman conjugue à merveille les saveurs endormies de l'enfance à l'éveil troublant de la
sensualité, mélange incandescent dans l'aube naissante d'une lune noire et funeste.
"Léo et Sonja étaient des créatures engendrées par quelque étrange vent de la nuit."
La rudesse et la simplicité du rythme de la Terre, la fin de l'été qui s'avance, inexorablement, à la mesure de la perte définitive de l'innocence, tout rappelle le parfum suranné de "Jeux interdits". Or, il s'agit ici d'un crime de sang commis par amour. Un secret inavouable parce qu'incompris par le monde adulte.
"Nous nous serrâmes les uns contre les autres, contre le sang rouge de Sonja et contre notre innocence, en riant avec frénésie. Et nous tournoyâmes ainsi vers la première mort de l'été."
Puis survient le drame qui frappe à l'aveugle, celui qui fait grandir trop vite et perturbe l'existence de ces créatures éperdues de solitude, privées à jamais de l'enchantement de l'enfance. Le désespoir s'immisce jusque dans la maison, gagnant les jeunes et fragiles consciences, prenant quelquefois la forme du danger dont l'ombre inquiétante semble apparaître à chaque pétarade de mobylette.
"La Terre tournait sur son orbite bizarre, et l'étrange lumière de la vie se diffusait par vagues successives au-dessus de la création. Mais moi, j'avais le sentiment que j'étais le seul à en rester privé, le seul à demeurer dans l'obscurité. ( ... ) J'oubliais ma souffrance et parvenais à respirer, à toucher de mes doigts des morceaux de la réalité, à être presque humain."
Magnifique, porté par une écriture d'une beauté et d'une sensualité extraordinaire, "La lune s'enfuit" est à inscrire au patrimoine de l'Humanité tant sa prose terrible et envoûtante vous hante à jamais.
" ... Je me sentais à la fois heureux et malheureux. On m'avait donné quelque chose de très précieux et, en même temps, j'avais l'impression d'avoir peut-être perdu l'essentiel à jamais."
Un chef d’œuvre ...
Lune immortelle
"Les gens naissent avec des cailloux dans le cœur ( ... ). C'est pour ça qu'ils prient tellement. Ils demandent que le poids de ces cailloux s'allège."
Lauri, treize ans, rejoint pour l'été ses cousins dans la ferme isolée de leurs parents, en rase campagne finlandaise. La lumière crûe de ces jours alanguis de soleil restera fichée tel un éclat de verre dans la mémoire blessée du jeune garçon.
Il n'est pas souvent permis de trouver un texte d'une telle puissance d'évocation. Ce court roman conjugue à merveille les saveurs endormies de l'enfance à l'éveil troublant de la sensualité, mélange incandescent dans l'aube naissante d'une lune noire et funeste.
"Léo et Sonja étaient des créatures engendrées par quelque étrange vent de la nuit."
La rudesse et la simplicité du rythme de la Terre, la fin de l'été qui s'avance, inexorablement, à la mesure de la perte définitive de l'innocence, tout rappelle le parfum suranné de "Jeux interdits". Or, il s'agit ici d'un crime de sang commis par amour. Un secret inavouable parce qu'incompris par le monde adulte.
"Nous nous serrâmes les uns contre les autres, contre le sang rouge de Sonja et contre notre innocence, en riant avec frénésie. Et nous tournoyâmes ainsi vers la première mort de l'été."
Puis survient le drame qui frappe à l'aveugle, celui qui fait grandir trop vite et perturbe l'existence de ces créatures éperdues de solitude, privées à jamais de l'enchantement de l'enfance. Le désespoir s'immisce jusque dans la maison, gagnant les jeunes et fragiles consciences, prenant quelquefois la forme du danger dont l'ombre inquiétante semble apparaître à chaque pétarade de mobylette.
"La Terre tournait sur son orbite bizarre, et l'étrange lumière de la vie se diffusait par vagues successives au-dessus de la création. Mais moi, j'avais le sentiment que j'étais le seul à en rester privé, le seul à demeurer dans l'obscurité. ( ... ) J'oubliais ma souffrance et parvenais à respirer, à toucher de mes doigts des morceaux de la réalité, à être presque humain."
Magnifique, porté par une écriture d'une beauté et d'une sensualité extraordinaire, "La lune s'enfuit" est à inscrire au patrimoine de l'Humanité tant sa prose terrible et envoûtante vous hante à jamais.
" ... Je me sentais à la fois heureux et malheureux. On m'avait donné quelque chose de très précieux et, en même temps, j'avais l'impression d'avoir peut-être perdu l'essentiel à jamais."
Un chef d’œuvre ...