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En août 1914, placées sous commandement français en Méditerranée, les forces navales avaient pour missions de maintenir la maîtrise de la mer en verrouillant l'Adriatique et d'assurer la liaison avec la Russie, mais les Alliés allaient rapidement se rendre compte que leur appréciation de situation comportait trois tragiques hiatus. On n'avait pas envisagé l'entrée en guerre de la Turquie qui, après les revers meurtriers des Dardanelles et de Gallipoli, leur interdirait la liaison avec la Russie et étendrait le conflit à tout le Moyen-Orient.
On avait mal mesuré le coût à payer pour enfermer l'ennemi austro-hongrois en Adriatique et encore moins pour la lui disputer. Rien n'avait été prévu contre le nouvel ennemi sous-marin, et l'arrivée des premiers allemands à l'est de Gibraltar bouleversait la balance des potentiels. Le "lac franco-anglais" fut progressivement transformé en un champ de tir où les navires de commerce, indispensables à la défense commune, servaient de cibles.
Les pertes furent énormes : à titre d'exemple, sur les cinquante-cinq navires qui lui furent réquisitionnés, les Messagerie Maritimes en perdirent vingt-neuf. S'appuyant sur des documents d'archives inédits ou inexploités, dont le Patro, journal paroissial de Ploudalmézeau, l'auteur retrace les grands enjeux du conflit, sans en omettre la dramatique dimension humaine.