Elève rêveuse, Séta Papazian griffonne sur les tables en bois des classes parisiennes de son enfance. C'est tout naturellement qu'elle s'oriente ensuite vers un cursus artistique (chez Penninghen et à l'ENSAD/Arts Déco). Admiratrice inconditionnelle des riches traditions artistiques arméniennes, Séta Papazian se nourrit de l'iconographie des miniatures, bas-reliefs, architecture, art du tapis, qui sont d'une beauté et d'une modernité infinies.
En parallèle de ses études, elle illustre son premier livre pour enfants, L'Alphabet arménien, et expose dans la capitale ses Scènes de la vie villageoise arménienne. Souhaitant allier le Verbe et l'Image, Séta Papazian s'empare en 1980 de La Goutte de miel, conte épique du poète arménien Hovhannès Toumanian, pour en écrire une version française totalement revisitée, soutenue par des illustrations contemporaines et des couleurs subtiles traitées au crayon.
Ce travail d'auteure et d'illustratrice – édité par les Editions Parenthèses de Marseille - est récompensé en 1982 à l'Exposition internationale du Livre d'Art de Leipzig (RDA). En 2006, dans le cadre de l'Année de l'Arménie en France et d'un projet porté par la Ville de Marseille, Séta Papazian relève le défi d'illustrer un conte arménien en utilisant exclusivement les techniques du numérique. C'est ainsi que naît, au bout de sa souris, La Reine Anahide, d'après un texte original de Ghazaros Aghayan.
La réédition de La Goutte de Miel en 2015, année du Centenaire du génocide arménien, comporte une forte charge symbolique pour cette artiste engagée qui envisage la transmission de son héritage culturel comme un acte de résistance. Séta Papazian milite depuis toujours pour la défense des droits de l'homme et contre la négation des génocides. Elle anime depuis sa création en 2004 l'association Collectif VAN (Vigilance Arménienne contre le Négationnisme).