Lorsque l'on étudie l'histoire de la France de la Révolution jusqu'à nos jours, on ne peut être que frapper par la grande instabilité qui la caractérise. C'est le moins qu'on puisse dire car entre 1791 et 1958, le pays a connu pas moins de quinze constitutions.
D'après Michel Winock, c'est la Révolution qui est « un événement qui n'a été ni prévu ni voulu, mais dont le déroulement a provoqué des conséquences durables ». Ainsi, le XIXe siècle est fortement marqué par la réflexion sur la Révolution puisqu'elle a établi un divorce de caractère religieux entre les Français.
Désormais, deux philosophies, deux cultures sont nées et s'opposent ; une culture catholique et une culture laïque et républicaine. « L’Église catholique a lié son sort à celui de la Contre-Révolution tandis que la République s'est posée en contre Église, avec sa religion propre, sa vérité propre. »
Cette rupture de l'unité spirituelle a hanté tous les penseurs politiques du XIXe siècle et a marqué durablement l'histoire politique de la France jusqu'à la IVe République. A ce moment le conflit religieux est plus ou moins apaisé.
Un autre grand clivage apparaît dans la vie politique française avec le communisme. Sa puissance a rendu impossible le bipartisme ainsi que l'unité de la Gauche en France durant la Guerre Froide. Cela a été une des raisons de la fragilité de la IVe République, analyse Michel Winock.
Selon l'historien, la « culture politique française est une culture historique de guerre civile ». « Les Français ne cessent pas de régler des comptes avec leur histoire ». Et force est de constater que les intellectuels durant cette période n'ont pas vraiment joué un rôle d'apaisement.
Enfin, Michel Winock écrit que « la France est en quête d'une société civile introuvable ». On se trouve donc dans la situation d'un État centralisé face à une société « restée largement émiettée, mal organisée ».
Ainsi, explique Michel Winock, le centralisme et l'individualisme ont formé un schéma durable de la vie publique. Il existe donc une tension entre le citoyen et l’État puisque ce dernier apparaît comme extérieur à la société.
Toutefois, il convient d'ajouter, à ce tableau assez sombre, des points positifs. Comme l'analyse l'auteur, 1981 et 1986 sont deux événements qui illustrent bien l'évolution pacifique de la société politique.
Mais la constitution de la Ve République, si elle a assuré une certaine stabilité politique, n'en reste pas moins perfectible. Comme l'écrit Michel Winock, de « nombreuses faiblesses dans le fonctionnement des institutions et dans la santé de la démocratie française » sont visibles.
Depuis quelques années, les dernières élections se sont caractérisées par une montée des extrêmes et la progression de l'abstention, signes que la vie publique n'en reste pas moins fragile.
Pour Michel Winock, cette évolution démontre peut-être la précarité de la maturité politique en France.
Un étude d'une grande richesse et passionnante.
La France politique
Lorsque l'on étudie l'histoire de la France de la Révolution jusqu'à nos jours, on ne peut être que frapper par la grande instabilité qui la caractérise. C'est le moins qu'on puisse dire car entre 1791 et 1958, le pays a connu pas moins de quinze constitutions.
D'après Michel Winock, c'est la Révolution qui est « un événement qui n'a été ni prévu ni voulu, mais dont le déroulement a provoqué des conséquences durables ». Ainsi, le XIXe siècle est fortement marqué par la réflexion sur la Révolution puisqu'elle a établi un divorce de caractère religieux entre les Français.
Désormais, deux philosophies, deux cultures sont nées et s'opposent ; une culture catholique et une culture laïque et républicaine. « L’Église catholique a lié son sort à celui de la Contre-Révolution tandis que la République s'est posée en contre Église, avec sa religion propre, sa vérité propre. »
Cette rupture de l'unité spirituelle a hanté tous les penseurs politiques du XIXe siècle et a marqué durablement l'histoire politique de la France jusqu'à la IVe République. A ce moment le conflit religieux est plus ou moins apaisé.
Un autre grand clivage apparaît dans la vie politique française avec le communisme. Sa puissance a rendu impossible le bipartisme ainsi que l'unité de la Gauche en France durant la Guerre Froide. Cela a été une des raisons de la fragilité de la IVe République, analyse Michel Winock.
Selon l'historien, la « culture politique française est une culture historique de guerre civile ». « Les Français ne cessent pas de régler des comptes avec leur histoire ». Et force est de constater que les intellectuels durant cette période n'ont pas vraiment joué un rôle d'apaisement.
Enfin, Michel Winock écrit que « la France est en quête d'une société civile introuvable ». On se trouve donc dans la situation d'un État centralisé face à une société « restée largement émiettée, mal organisée ».
Ainsi, explique Michel Winock, le centralisme et l'individualisme ont formé un schéma durable de la vie publique. Il existe donc une tension entre le citoyen et l’État puisque ce dernier apparaît comme extérieur à la société.
Toutefois, il convient d'ajouter, à ce tableau assez sombre, des points positifs. Comme l'analyse l'auteur, 1981 et 1986 sont deux événements qui illustrent bien l'évolution pacifique de la société politique.
Mais la constitution de la Ve République, si elle a assuré une certaine stabilité politique, n'en reste pas moins perfectible. Comme l'écrit Michel Winock, de « nombreuses faiblesses dans le fonctionnement des institutions et dans la santé de la démocratie française » sont visibles.
Depuis quelques années, les dernières élections se sont caractérisées par une montée des extrêmes et la progression de l'abstention, signes que la vie publique n'en reste pas moins fragile.
Pour Michel Winock, cette évolution démontre peut-être la précarité de la maturité politique en France.
Un étude d'une grande richesse et passionnante.