Homme de terrain et de réflexion, éternel minoritaire, révolutionnaire intransigeant, Victor Fay n'avait jamais prétendu aux premiers rôles. Il fut cependant responsable de la formation des cadres dans le PC des années trente, dirigea les écoles du Parti, eut comme élèves Jeannette Vermeersch, Waldeck-Rochet et, plus tard, au PSU, Michel Rocard. « Victor » avait connu bien des gens, devenus plus ou moins célèbres, au Komintern, parmi les intellectuels du Front populaire, dans les syndicats, la Résistance, les journaux, les partis ou groupes de gauche. Rencontres, amitiés, drames, ruptures revivent dans ces Mémoires qui retracent l'itinéraire, typique à beaucoup d'égards, d'un militant dans l'Europe du XXe siècle, depuis les Jeunesses Communistes à Varsovie dans les années vingt, jusqu'à la gauche (critique) du PS. Des cendres, certes, mais la flamme des convictions premières, la fidélité à un marxisme ouvert et à un socialisme vraiment démocratique.