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"Faire reculer le paludisme", tel est aujourd'hui le slogan et l'objectif de l'OMS : un constat désastreux pour cette agence spécialisée des Nations Unies dont l'objectif initial était l'éradication mondiale de la malaria. S'appuyant sur sa longue expérience au service de l'OMS, l'auteur qui a organisé la campagne d'éradication du paludisme à l'île Maurice - campagne couronnée de succès - porte un jugement sévère sur la politique de l'Organisation.
Les projets de l'OMS de distribution de masse de sel de cuisine médicamenté à la chloroquine (méthode de Pinotti) ont été responsables de l'émergence de la pharmacorésistance du paludisme à falciparum en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est. Le projet de sel médicamenté où s'est développé la plus forte résistance est celui de Païlin au Cambodge. La politique utopique de la santé pour tous d'ici à l'an 2000, accordant la priorité à la promotion de la santé au détriment de la lutte contre les grandes endémies, a entrainé la démantèlement progressif des services antipaludiques et contribué à la propagation de la résistance à toute l'Asie du Sud-Est, à l'Inde, puis à l'Afrique subsaharienne où se précise maintenant la menace annoncée d'un désastre sanitaire sans précédent.