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L'Europe et l'Union européenne ne sont pas faciles à appréhender, à analyser ni surtout à aimer. L'Europe à contre-pied, c'est éviter les idées reçues ; ne pas réduire, comme il est fait souvent, les Français à leur cuisine, les Allemands à leurs voitures ou les Luxembourgeois à leurs banques... Ou les Britanniques à leur référendum. C'est faire d'un carnet de voyage de ville en ville, la radioscopie d'un géant aux pieds d'argile et retrouver ce qui est caché sous le tapis, comme ce qui est recouvert par l'immédiate actualité.
Faut-il alors se féliciter des capitales culturelles, d'Airbus ou d'Erasmus ? Ou commencer par reconnaître que nous sommes un vieux continent parfois oublié ? S'inquiéter de la baisse de nos héroïsmes ou tirer fierté que les valeurs des droits de l'homme soient encore si présentes en Europe ? Deviendrons-nous les Etats-Unis d'Europe, chers à Victor Hugo ? Mais chers, à l'autre bout de l'éventail politique, à l'anarchiste Michael Bakounine qui rêvait aussi d'une "famille européenne au sein des Etats-Unis d'Europe".
Le voulons-nous ? Quand Jean-Claude Junker, Président de la Commission reconnaît qu'"il n'y a pas assez d'Europe dans l'Union. Et il n'y a pas assez d'union dans l'Europe. Nous devons changer cela", il ne faut pas désespérer de cette Europe. L'expliquer avec liberté peut la rendre plus proche et nous faire réagir en tant que citoyen européen.