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L'Etat moderne apparaît à Gérard Bergeron comme le plus gigantesque instrument du contrôle social qui ait jamais existé. Néanmoins, qui oserait dire qu'il fonctionne bien ou, plus simplement, d'une façon adéquate ? Comme citoyens, nous ne faisons guère plus que critiquer ces gouvernants-gérants que nous avons mis aux postes du pouvoir ou qui s'y sont installés. Par ailleurs, nous nous trouvons devant une réalité aussi effarante que rassurante : la grande force de l'Etat, faite en grande partie d'inertie, proviendrait avant tout de son caractère de stricte indispensabilité ! En effet, si l'on pouvait, par hypothèse, abolir l'Etat, par quoi le remplacerait-on ? Pour la première fois, ce cinquième livre de l'auteur sur l'Etat présente un résumé, très lié et articulé, de sa propre pensée sur le sujet dont il a assidûment traité depuis une trentaine d'années.
Il comporte aussi des corrections sur divers points et des ajouts sur des questions qui présentaient des carences, en particulier à propos de l'"Etat multiple" ou du fédéralisme. Une série de propositions brèves et numérotées, à la fin de l'ouvrage, permet au lecteur de s'y retrouver avec exactitude, à tout moment de la lecture, dans l'enchaînement d'une argumentation de cette ampleur.