Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Partant de l'idée que c'est surtout par référence au modèle italien que sont nés les principes d'interprétation de la peinture et des images que...
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Partant de l'idée que c'est surtout par référence au modèle italien que sont nés les principes d'interprétation de la peinture et des images que nous ont appris les grands historiens de l'art - le " style " pour Wölfflin, l'iconographie avec Panofsky -, Svetlana Alpers s'attache à renouveler l'approche de la peinture hollandaise en mettant en valeur un contraste explicatif frappant et fécond : l'art italien est l'expression d'une culture textuelle où se mêlent de multiples significations, d'ordre symbolique, allégorique et philosophique. Le monde des maîtres hollandais du XVIIe, figure achevée du modèle nordique, relève au contraire d'une culture visuelle. Un art descriptif, par opposition à un art narratif. Cet art de dépeindre dépasse cependant de beaucoup ce que le XIXe siècle nous a habitués à considérer comme du réalisme. Il se traduit au premier coup d'œil, dans ces paysages de campagne, dans ces scènes de genre et ces natures mortes, par de surprenants parti pris optiques et renvoie, en fait, aux révolutions scientifiques du télescope et du microscope, à l'omniprésence de l'image au centre de la vie sociale, comme de la représentation de soi-même et du monde. Ce sont les composantes de cette culture, visuelle que met savamment en relief l'auteur. D'abord en explorant, à travers son autobiographie, l'univers mental d'un Constantijn Huygens, secrétaire du Stathouder, humaniste doté de l'éducation scientifique nouvelle et précoce découvreur de Rembrandt. En démontant ensuite le modèle pictural qui découlait de l'analyse de l'œil due à Kepler. En mettant en rapport la méticulosité de la technique de représentation avec les progrès de la science expérimentale tels que les savants hollandais la tiraient de Bacon. En montrant enfin ce que la précision de la peinture devait aux développements de la cartographie ou de l'Atlas historique, cette invention des Hollandais. Consciente des risques d'une application par trop schématique de sa thèse, l'auteur s'ingénie à se donner à elle-même des contre-exemples qui paraissent la contredire et lui permettent en fait de la nuancer ; comme l'utilisation interne à l'image des textes, des lettres et des mots ; ou les solutions subtiles et symétriquement contradictoires qui rattachent à son système d'explication les deux plus grands peintres qui semblent lui échapper, Vermeer et Rembrandt.