Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Judith, jeune veuve, sauve son peuple de la menace de Nabuchodonosor. Après avoir rendu courage aux gens de Béthulie assiégée, elle se fait introduire...
Lire la suite
Judith, jeune veuve, sauve son peuple de la menace de Nabuchodonosor. Après avoir rendu courage aux gens de Béthulie assiégée, elle se fait introduire par ruse auprès du général Holopherne et lui tranche la tête, provoquant la débandade des troupes ennemies et méritant la bénédiction des Anciens d'Israël. Catherine Lépront adopte, dans un long monologue intérieur, le point de vue de la servante de Judith, seul lien que sa maîtresse recluse avait gardé avec le monde : mémoire silencieuse de celle qui dut rapporter la tête coupée du général et perdit dans le même temps sa " place de témoin, et de colporteuse de paroles ". Marc de Launay, analysant la structure du récit, s'attarde sur ses deux figures centrales et symétriques : Achior, chef de guerre quittant les rangs de l'armée d'Holopherne pour s'introduire à Béthulie, où il se convertira; Judith, femme pieuse devenue soldate vengeresse, rejoignant le camp de ses ennemis pour éradiquer l'idolâtrie. Loura Weigert appuie son approche iconologique sur un épisode peu connu: le 16 juin 1534, Hille Feicken sortit de Münster assiégée pour faire de son évêque un nouvel Holopherne, et mourut décapitée... Manière singulière d'éclairer la grande vogue de ce thème, qu'illustrèrent à l'époque Lucas Cranach, Hans Baldung Grien ou Artémisia Gentileschi.
Catherine Lépront a publié de nombreux romans, parmi lesquels : Une rumeur (Gaillimard, 1984), L'affaire du musem (Seuil, 1998) et Le Café Zimmerman (Seuil, 2001). Marc de Launay est chercheur au CNRS. Laura Weigert est historienne de l'art.