J'avais noté ce titre et cette auteur au détour de mes errances sur la blogosphère. On en disait du bien, notamment sur le portrait dressé de la bourgeoisie anglaise, un portrait cynique et désabusé. C'est effectivement le constat que font Miles et Dan, le fils d'Evelyn. L'Angleterre ne peut plus vivre sur les principes de cette bourgeoisie sclérosée, où quelques rares élus ont pu s'élever à force de travail et entendent que leur descendance ne se donne pas le même mal qu'eux mais n'ait plus qu'à profiter de leurs acquis. La famille Jarrold, dont Evelyn profite largement des bienfaits,
devient vite un poids lorsqu'elle entame une relation avec Miles, au même titre que toute la haute société bien pensante et hypocrite (on pourrait penser à l'époque victorienne, mais l'histoire se déroule pourtant entre les deux guerres, Evelyn ayant perdu son mari durant la Première guerre Mondiale) qui la condamnera si jamais cette relation vient à être connue.
Malgré ce portrait intéressant donc et qui révèle beaucoup de l'époque, je me suis passablement ennuyée. J'ai cru me replonger dans "L'amant de Lady Chatterley" de D.H. Lawrence et tous les atermoiements de Constance. En mode "je veux, je ne veux pas", Evelyn n'est pas mal non plus. Elle n'est guère sympathique. Avant sa rencontre avec Miles, l'auteur nous dresse le portrait d'une femme inoccupée, en mal d'affection et qui manipule les gens de son entourage pour obtenir des témoignages de leur attachement. Lorsqu'elle entame une relation avec Miles, on découvre une femme qui ne sait pas ce qu'elle veut : une relation durable avec son amant, mais refusant de l'épouser, refusant d'assumer au grand jour cet amour, mais souhaitant de Miles de petites attentions et tentant de les obtenir par du chantage affectif. Tout doit tourner autour de sa petite personne. Comme le dit un personnage "Elle n'a aucun respect pour Miles en tant qu'individu. C'est le genre de femme pour qui un amant doit être un esclave" (p. 237). Je suis, je pense, beaucoup trop terre à terre et directe pour me reconnaître dans un tel personnage.
A sa décharge, je n'ai pas trouvé Miles très sympathique non plus. Il n'accepte que les bons côtés d'Evelyn, au lieu de la prendre dans son entier. Il la taquine et la pousse à bout pour le simple plaisir de se rendre compte qu'il a raison quant à sa lecture de la personnalité de son amante, sans se préoccuper de la blesser ou non.
Certaines blogueuses trouvaient dans ce roman de l'ironie et de l'humour, je n'ai pour ma part trouvé malheureusement que beaucoup d'ennui.
http://nourrituresentoutgenre.blogspot.fr/2012/08/haute-societe-vita-sackville-west.html
Haute société
J'avais noté ce titre et cette auteur au détour de mes errances sur la blogosphère. On en disait du bien, notamment sur le portrait dressé de la bourgeoisie anglaise, un portrait cynique et désabusé. C'est effectivement le constat que font Miles et Dan, le fils d'Evelyn. L'Angleterre ne peut plus vivre sur les principes de cette bourgeoisie sclérosée, où quelques rares élus ont pu s'élever à force de travail et entendent que leur descendance ne se donne pas le même mal qu'eux mais n'ait plus qu'à profiter de leurs acquis. La famille Jarrold, dont Evelyn profite largement des bienfaits, devient vite un poids lorsqu'elle entame une relation avec Miles, au même titre que toute la haute société bien pensante et hypocrite (on pourrait penser à l'époque victorienne, mais l'histoire se déroule pourtant entre les deux guerres, Evelyn ayant perdu son mari durant la Première guerre Mondiale) qui la condamnera si jamais cette relation vient à être connue.
Malgré ce portrait intéressant donc et qui révèle beaucoup de l'époque, je me suis passablement ennuyée. J'ai cru me replonger dans "L'amant de Lady Chatterley" de D.H. Lawrence et tous les atermoiements de Constance. En mode "je veux, je ne veux pas", Evelyn n'est pas mal non plus. Elle n'est guère sympathique. Avant sa rencontre avec Miles, l'auteur nous dresse le portrait d'une femme inoccupée, en mal d'affection et qui manipule les gens de son entourage pour obtenir des témoignages de leur attachement. Lorsqu'elle entame une relation avec Miles, on découvre une femme qui ne sait pas ce qu'elle veut : une relation durable avec son amant, mais refusant de l'épouser, refusant d'assumer au grand jour cet amour, mais souhaitant de Miles de petites attentions et tentant de les obtenir par du chantage affectif. Tout doit tourner autour de sa petite personne. Comme le dit un personnage "Elle n'a aucun respect pour Miles en tant qu'individu. C'est le genre de femme pour qui un amant doit être un esclave" (p. 237). Je suis, je pense, beaucoup trop terre à terre et directe pour me reconnaître dans un tel personnage.
A sa décharge, je n'ai pas trouvé Miles très sympathique non plus. Il n'accepte que les bons côtés d'Evelyn, au lieu de la prendre dans son entier. Il la taquine et la pousse à bout pour le simple plaisir de se rendre compte qu'il a raison quant à sa lecture de la personnalité de son amante, sans se préoccuper de la blesser ou non.
Certaines blogueuses trouvaient dans ce roman de l'ironie et de l'humour, je n'ai pour ma part trouvé malheureusement que beaucoup d'ennui.
http://nourrituresentoutgenre.blogspot.fr/2012/08/haute-societe-vita-sackville-west.html