Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
C'est un surprenant coup de force qu'opère la pensée de Freud en posant comme prototype du déni de réalité le refus par le petit garçon d'entériner...
Lire la suite
C'est un surprenant coup de force qu'opère la pensée de Freud en posant comme prototype du déni de réalité le refus par le petit garçon d'entériner sa perception de l'absence de pénis chez la fille ! Nous en sommes toujours, un siècle plus tard, à prendre la mesure d'une telle implication du sexe dans le rapport subjectif à la réalité extérieure. La sexuation de l'être humain, avec la reconnaissance d'incomplétude qu'elle exige (le rapport au sexe qu'on n'a pas), ferait condition de l'aptitude à être sujet dans le monde. C'est sans doute en raison de l'énormité de cet enjeu que la conception par Freud du phénomène de déni (Verleugnung) fut exceptionnellement longue : il ne lui a pas fallu moins d'un quart de siècle pour poser fermement (en 1925) le déni de réalité dans sa différence foncière avec le refoulement, et inventorier la gamme de symptômes qu'il détermine - de l'étrangeté au délire en passant par le fétichisme. Contrairement au refoulement, en effet, le déni de réalité est " suspension du jugement " subjectif. Aussi sa genèse s'avère-t-elle régulièrement transindividuelle et transgénérationnelle, débouchant dans la pratique psychanalytique sur cette donnée-clé de la " communauté de déni ", telle qu'elle a pu entraver la naissance du sujet dans son milieu originaire, et telle qu'elle aura bien sûr à se transférer dans la cure - qu'il s'agisse d'une " cure type " ou d'un travail à plusieurs en institution. La matière clinique qui nourrit cet ouvrage est celle des diverses maladies du rapport à la réalité : délires, pathologies de comportement, expériences " limites "... Certains cas sont tirés de l'expérience du divan de l'auteur, d'autres de son travail psychanalytique à plusieurs en institution thérapeutique (hôpital de jour pour adolescents).
Sommaire
Le rejet de réalité selon Freud
Jeanne ou l'étrangeté de son sexe
Au-delà d'un trouble du souvenir
Lorsqu'il y a quelque chose de pourri chez le père
Ancien interne des hôpitaux de Paris, membre titulaire de la Société psychanalytique de Paris, Bernard Penot est aussi médecin-directeur du Cerep-Montsouris (Paris XIVe).