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A ceux qui affirment qu'il n'y a pas de réflexion marxienne sur le politique, nous rappellerons ce commencement de l'itinéraire critique de Marx qu'est la Critique du Droit Politique Hégélien, examen polémique minutieux des paragraphes des Principes de la Philosophie du Droit de Hegel qui concernent précisément la Constitution politique. Loin de considérer ce travail comme une œuvre de jeunesse, négligeable, dont la faiblesse des assauts vient seulement grandir à nouveau l'audace révolutionnaire des analyses hégéliennes de la Philosophie du droit, nous avons voulu en souligner l'intérêt et la pertinence.
Avec une exceptionnelle intelligence, le jeune Marx désigne et nous donne à penser comme problèmes ce que la Philosophie hégélienne du droit vise à endiguer, à dissoudre, faisant tout en définitive pour en ignorer le caractère inéluctable ou aporétique.
Deux périls menacent la Majesté de l'Etat politique : loin de rester à sa place, la société civile-bourgeoise tend à se subordonner l'Etat politique ; fait historique, une masse d'individus, toujours plus grande, se retrouve dans la séparation de la citoyenneté et de la propriété, exposant par là la vie éthique au danger d'être frappée de folie.
C'est l'émergence dans l'Angleterre et dans la France du début du XIXe de la " question sociale ", c'est la découverte et la lecture des réformateurs socialistes et communistes qui viennent déplacer l'ancrage hégélien de la pensée marxienne et amènent progressivement celle-ci à révéler comme objet de l'Histoire la question sociale et non plus seulement l'essence du politique.
Cet ouvrage polémique également contre un article de David MacGregor (professeur au King's College, University of Western Ontario) qui a fait date et dont la traduction inédite est proposée en épilogue.