Quand le riche homme d'affaires Monsieur Gu demande à Chen d'effectuer une traduction très bien payée et assortie d'avantages en nature, le camarade inspecteur principal fait taire ses scrupules, se met en congé de la police et accepte la juteuse proposition.
Alors quand Yue Lige est retrouvée assassinée dans la petite chambre de son shikumen, c'est son adjoint, l'inspecteur Yu, qui est chargé de l'enquête. Cette affaire embarrasse le Parti car la victime était une ancienne garde rouge devenue dissidente après la parution d'un livre autobiographique traitant de la révolution culturelle.
Une dissidente assassinée et le Parti est montré du doigt, un coupable doit donc être trouvé dans les plus brefs délais.
Encore une fois je ressors enchantée par ma lecture des aventures de l'inspecteur Chen et de son adjoint Yu. En enquêtant sur le meurtre d'une dissidente, Yu va se replonger -et nous avec lui- dans les affres de la révolution culturelle de Mao, lorsque les intellectuels étaient envoyés à la campagne pour être rééduqués. Mais la Chine actuelle n'est pas en reste: émergence du capitalisme et des "nouveaux riches", corruption, spéculation immobilière, triades....Et toujours Shangai, ses ruelles, sa gastronomie, personnage à part entière du roman. Un petit polar à la mode chinoise bien sympathique, dépaysant, avec des personnages de plus en plus attachants.
Une belle plongée en Chine
Qiu Xiaolong nous emmène dans une Chine moderne et cruelle, où les repères anciens sont en train de se perdre. Il décrit un monde en pleine mutation, offrant au lecteur une description de ce pays qui nous est si mal connu. Une intrigue vraiment bien tournée vient s'ajouter à cette évocation et l'on suit l'inspecteur Chen avec un grand plaisir. Mais l'intérêt de ce roman est aussi de faire plus de place à l'adjoint de Chen. Il faut dire qu'il s'agit du troisième tome.