Eloge de la batteuse - Essai

René Desrichard est né dans une famille de métayers bourbonnais, à Soupaize, commune de Chemilly. Il a connu les joies et les rigueurs d'une enfance paysanne. Si la nature était riche et belle, la demeure manquait de confort ! Suivant les conseils judicieux de son instituteur, il entreprit des études ; mais, pendant les vacances et les jours de congé, il tint à participer aux travaux saisonniers : " faire du bois " en hiver, tailler la vigne au printemps, aider aux moissons et aux battages en été, vendanger en automne. C'est ainsi qu'il découvrit, de l'intérieur, non en témoin mais en acteur, cette civilisation rurale dont il fournit un exemple particulièrement significatif dans Eloge de la batteuse. Lorsqu'on " battait à la machine ", une micro société se construisait et fonctionnait d'harmonie ; chaque participant accomplissait de son mieux une tâche correspondant à ses capacités et à ses dons propres. En outre, on travaillait dur, certes, mais dans la joie ! Heureux temps ! Instituteur à ses débuts professionnels, René Desrichard, l'agrégation passée, intégra le lycée 13laise-dc-Vigenère à Saint-Pourçain-sur-Sioule où il enseigna durant une vingtaine d'années en qualité de professeur de Lettres modernes. Il s'intéressa ainsi naturellement aux parlers bourbonnais, dont le pittoresque l'enchantait (et l'enchante encore). Après une longue enquête de terrain, auprès des vieux paysans, gardiens du vieux langage, il soutint, en 1989 (à l'âge de 59 ans), à la faculté des Lettres de Clermont-Ferrand une thèse sur le Vocabulaire de la vie à la ferme dans l'ancien archiprêtré de Souvigny (qui s'étendait de Neuvy à Saint-Germain-de-Salles) et obtint la mention " honorable ".