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L'importance incontestable de l'oralité en Afrique a masqué la présence moins évidente et plus rare de l'inscription du sens. Les dizaines de milliers de gravures et peintures pariétales, dont-les premières ont 50 000 ans, les paysages de divers symboles, les millions de manuscrits dits " du désert ", les écritures endogènes, et les orthographes modernes postcoloniales, en témoignent. L'idéologie impérialiste y trouvait son compte.
Les clichés anciens du discours africaniste tels que " primitif ", " sans écriture ", " sans histoire ", " sans littérature ", " de tradition orale " tendent à disparaître. Ils sont encore utilisés couramment dans les textes journalistiques et le discours populaire, et avec précaution dans les dictionnaires et ouvrages généraux. Le constat de la présence de l'inscription du sens en Afrique pourrait n'être justifié que par un souci de vérité et de devoir de mémoire car ces écritures disparaissent, mais les auteurs de cet ouvrage y voient, à juste titre, il nous semble, un objet culturel multiforme digne d'investigation et de réflexion scientifiques.
Que ce soit en lui-même ou en relation avec l'oral, le phénomène graphique africain pose des problèmes et amorce des solutions, mais surtout s'offre comme un paysage de signes qui sont autant de repères concrets pour l'ancrage des identités et des lavoirs africains.