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La "Belle Epoque" n'a existé que dans l'imagination des survivants de l'effroyable Première Guerre mondiale. Elle fut en réalité un temps de durs conflits sociaux, de conditions de vie souvent très dures pour la masse paysanne. Avec nostalgie, on évoque aussi un âge d'or d'une école servie par des "hussards noirs de la République" respectés, patriotes, exigeants (et obéis) quant à la morale et à l'instruction civique.
Ne cédons pas au mirage du bon vieux temps : les polémiques étaient d'une rare violence, qu'il s'agisse de la neutralité (voir l'affaire des crucifix ou des manuels) du pacifisme... et même... de l'alcool (voir le dossier de l'absinthe). Et dans l'entre-deux-guerres, quels déchaînements de controverses autour de la généralisation de la mixité ! Mais ce livre n'a pas pour objet de déchirer et piétiner de pieuses images d'Epinal.
Il fait une belle part au charme désuet mais incontestable des sujets du prestigieux "Certif" et à l'évocation du dévouement des maîtres d'école. Et surtout, il met en valeur la part prise par la Franche-Comté (avec de vifs contrastes entre la Haute-Saône et le Doubs, le Jura et Belfort étant dans une situation intermédiaire) à l'émergence d'une laïcité aussi respectueuse des croyances que de l'incroyance, alors que, dans le passé trop ignoré, laïcismes et intégrismes se nourrissaient de leurs oppositions systématiques.
Le temps est peut-être venu aussi d'amorcer un débat sur l'héritage de mai 1968 : l'école s'est-elle remise de la terrible secousse qui l'a profondément ébranlée ? Un rien provocateur, ce livre voudrait susciter réflexions et débats. A l'heure où l'institution scolaire est déstabilisée par l'irruption de la violence, les incertitudes sur les valeurs et savoirs à transmettre et promouvoir, prendre du recul peut contribuer à donner plus de sérénité et d'efficacité pour aborder les redoutables défis éducatifs du troisième millénaire.