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À découvrir
Court et percutant comme une nouvelle.
En quelques dizaines de pages, Julie Otsuka parvient à nous faire découvrir et surtout ressentir au plus profond de nous-mêmes le destin de ces jeunes Japonaises parties avec l’espoir de vivre une vie meilleure en Amérique.
Un voyage empli d’attentes, une arrivée dans la surprise et la déception, des années à se battre pour un autre avenir.
La force et la particularité de son écriture, confiant la parole à la fois à toutes ces femmes dans leur ensemble et à chacune d’elle en particulier, nous touche de plein fouet.
Un grand roman dans
un petit écrin.
Prix Femina Etranger 2012, grandement mérité.
Nous abordons ici un moment de l'histoire peu connu, quelques temps avant la guerre du Pacifique...
Des femmes japonaises, pour la plupart vierges, quittent leur pays pour épouser, par le biais d'une marieuse, un homme aux Etats-Unis. Elles laissent tout derrière elles, se fiant uniquement à la photo le plus souvent mensongère de l'homme qui deviendra leur époux.
Après une traversée épuisante de l'océan au fond des cales des bateaux, elles sont accueillies par leur futur mari sur les quais de San Francisco. A cet instant, le rêve américain s'envole en fumée. Elles prennent consciences
qu'elles ont été trompées. Leur vie va être qu'un enchainement de déceptions, d'épreuves, de travaux difficiles aux champs quand elles ne finissent pas dans un bordel. Elles vont connaitre la maltraitance, la brutalité d'un mari ivrogne, l'humiliation des blancs.
C'est poignant, bouleversant, pudique.
Ce roman relate parfaitement les conditions de vie de ces femmes japonaises tombées dans l'oubli.
A lire...
Un magnifique roman dont la narration est faite par un "nous" collectif très fort. Un "nous" composé de toutes les vies de ces femmes qui ont traversé l'Atlantique avec l'espoir d'une vie meilleure et qui n'ont trouvé (à de rares exceptions près) que le malheur, la servitude, et le rejet.
Un roman bref, succinct qui raconte en peu de chapitres avec une densité incroyable ces destins des années 20 aux années 50 avec en toile de fonds le racisme, le machisme, le choc des cultures.
J’ai aimé ce roman grâce à son sujet tout d’abord. Si le thème est assez commun (des personnes fuient leur pays et traversent l’océan pour venir s’installer aux États-Unis dans l’espoir d’une vie meilleure), le contexte dans lequel il s’applique ici est beaucoup plus intéressant dans la mesure où il s’agit d’un événement historique assez méconnu : ces personnes, ce sont en fait de jeunes femmes japonaises, mariées de force pendant l’entre-deux-guerres par correspondance et qui rejoignent leur époux qu’elles n’ont vu qu’à travers de maigres photos assez vieilles...
La
bonne idée de Julie Otsuka a été de ne pas raconter tel ou tel parcours, singulier donc forcément réducteur, mais de décrire l’histoire collective de ces femmes. Cela passe par un choix d’écriture intéressant : tout le livre est composé avec la première personne du pluriel, un "nous" puissant comme une longue litanie qui emportent tout sur son passage et nous laisse pantois. Ce nous entremêle plusieurs voix donc, et convoque une multitude de destinées qui écrase toute trajectoire individuelle pour mieux nous faire comprendre en tant que lecteur l’odyssée souffrante de ces femmes brimées et maltraitées.
Hélas, ce procédé lasse à la longue. Et si, au départ, ce rythme si particulier au roman imposé par l’emploi du "nous" pouvait s’avérer payant, il se transforme progressivement en un long ronronnement littéraire un peu trop sage (au vu de la violence du sujet), à un tic stylistique qui berce bien, certes, mais qui ne parvient pas à nous bouleverser complètement.
En somme, voici une lecture charmante et non désagréable pour un sujet très intéressant.
Un roman sur l'histoire des japonais au début du 20 ème siècle en Amérique. On commence par ces jeunes japonaises qui quittent leur pays en pensant du rêve américain avec de beaux partenaires. S'ensuive: tristesse, drame, malheur... Et j'en passe.
L'autrice ne cache rien et dit tout, pas de tabou. Pourquoi y en aurait-il ? Comme une liste, chaque paragraphe raconte. Tel chapitre comporte plusieurs paragraphes qui fond une suite de phrases, qui racontent brièvement l'histoire d'un tel. En peu de mot beaucoup de chose. C'est une façon d'écrire surprenante, mais qui nous prend et qu'on
ne veut pas lâcher.
L'histoire de ces femmes qui ont tout lâché pour un rêve et vivrons cauchemar sur cauchemar, pour finir par: où sont-ils ?
Beau livre, qui ne mâche pas ces mots mais dit des vérités et nous conte ce qu'on a voulu oublier.
Ce livre arrive à bouleverser en si peu de pages, mais sans jamais sombrer dans le pathos ou la mièvrerie !
C'est la première fois que je lis un roman à la première personne du pluriel... Ici, c'est NOUS. Le personnage principal, c'est le collectif. C'est l'expérience plurielle de ces femmes japonaises qui ont traversé l'océan pour épouser des américains, sur simple photo. Certaines ont été heureuses. Pas toutes. Mais toutes ont voix dans ce livre. Profondément émouvant, et bluffant d'ORIGINALITE.
Guillaume
... et oubliées.
C'est davantage un documentaire qu'un roman. Ce n'est pas le livre à emmener en vacances pour se divertir.
Mais que c'est bien!
L'auteure brosse un panorama des femmes japonaises aux USA qu'elles soient en ville, à la campagne, bonnes dans des familles ou ouvrières courbées dans les champs. Elles contribuent à l'économie locale et nationale américaine pendant des décennies. Puis, arrive la guerre. Les japonais sont persona non grata. Arrêtés arbitrairement, enfermés puis exilés, ils seront oubliés de tous et de l'Histoire.
Ma chronique: http://www.leslecturesdelily.com/2015/05/certaines-navaient-jamais-vu-la-mer.html
Extrait de mon avis:
Un roman qui m'a laissée sur la touche et pourtant le contenu y est. C'est intéressant, mais très poignant, peut-être trop.
Si j'ai été sensible à toutes ces histoires, je n'ai pas été touchée par le style de l'auteur. Je n'ai pas aimé sa façon de parler de toutes ces femmes en même temps. Je ne me suis attachée à aucune d'elles et c'est très important pour moi de me lier à quelques personnages afin de ressentir de l'empathie.
J'aurais aimé vous parler de
ce roman différemment, mais je suis passée à côté de ce récit.
http://leslecturesdelily.com
Quel dommage !
Un très bon sujet, une histoire, celle de l'immigration japonaise en Amérique, de la bêtise humaine face à l'immigration et à l'inconnu ! L'histoire, non pas de femmes au départ, mais de jeunes filles mariées sans qu'elles ne connaissent leur mari... L'histoire de leur périple, de leur arrivée, de leur déception pour beaucoup... tout aurait pu en faire un roman qu'on ai envie de lire ce roman, mais là est la déception ! le mode de narration nous perd entre le "nous" qui indique l'esprit collectif de cette histoire d'immigrantes, et le "je" qui paraît de tant en temps
en temps qui n'indique pas une personne en particulier... j'ai noté beaucoup de répétitions et en plus de cette narration pesante, la mise en page est également trop lourde, des paragraphes en bloques qui donnent le sentiment de lire un documentaire plus qu'une narration et qui décourage la lecture par son manque "d'aération" !
Inspirée par les témoignages et divers écrits sur le sujet, l'auteur nous raconte la triste histoire des japonaises parties très jeunes vers les Etats Unis pour épouser des japonais expatriés qu'elles n'avaient vus qu'en photo ou découverts par correspondance.
Ce roman écrit au pluriel, comme un choeur de femmes, nous raconte avec détails et sans concessions l'arrivée en "Terre promise" de ces aspirantes au bonheur. Le rêve et l'espoir céderont pour la plupart rapidement la place aux désillusions. Ce récit est dur et l'on apprend beaucoup sur cette part sombre de l'histoire.
Il faut avoir le coeur bien armé pour lire ce roman. A ne pas lire en période de blues...
J'ai aimé ce roman à la mélodie si particulière, sans pour autant en faire un coup de coeur.
Tout est évoqué, par de brèves phrases, des situations complexes aux plus simples, des états d'âmes et des rêves.
Le partie-pris de la narration peu paraître déroutant, mais celle-ci n'est jamais lassante.
Un Prix Femina du roman étranger 2012 intéressant.
L'image que je retiendrai :
Celle des femmes courbées dans les champs de betteraves et autres brocolis.
Ce chef d'œuvre raconte l'émouvant et tragique déracinement de ces Japonaises à l'aube du XXème siècle, qui embarquaient à destination des Etats-Unis pour rejoindre le mari dont elles ne connaissaient qu'une photo. L'espoir se confronte tout de suite à une réalité douloureuse. Le roman traite d'une page de l'Histoire que je ne connaissais absolument pas. C'est de l'émotion pure. Sublime. Un livre inoubliable.
J'ai beaucoup aimé cette histoire, grande reflexion sur la place que la société à l'arrivée fait aux immigrants. C'est joli, vraiment. Ce "nous" permets de raconter des dizaines d'histoires par de brefs instants, universalise les destins et photographie des femmes. Un livre court, coloré et inattendu.
Accompagné par un vent de commentaires élogieux depuis sa sortie, j'ai voulu m'en faire ma propre idée.
Ce livre, bien écrit et documenté, est effectivement de très bonne facture tant par la forme choisie ; le récit choral de tout un mouvement migratoire de jeunes filles japonaises vers les USA que par le thème développé avec un certain brio ; l'apport japonais au système économique américain et aux limites de la volonté américaine affichée de multiculturalisme et d'intégration ; un échec dès que la nature profondément ségrétionniste et conservatrice des américains blancs
est libérée (lors des crises économques ou des conflits mondiaux).
Trois à quatre grandes phases développées avec beaucoup de sensibilité et de pudeur de la part de l'auteure ;
- l'image idyllique et les espoirs de ces jeunes japonaises fuyant qui un père qui les rudes travaux dans les rizières et surtout la totale aliénation culturelle sexiste japonaise que pouvaient avoir ces futures épouses dans le bateau les emmenant vers un destin souvent funeste et en tout cas difficile, leurs rêves le plus souvent brisés par des hommes brutaux qui voyaient en elles une compagne soumise et de la main d'oeuvre corvéable à merci.
- une installation et une intégration difficiles et les ruptures de comportements, de dénigrement de la première génération d'enfants nés sur le sol américain vis à vis de leur mère et de leur parent.
- un climat paternaliste et intéressé des américains de souche les employant ou plus exactement les exploitant dans leur maison.
- les haines entre les différentes communautés asiatiques présentes aux USA (chinois, coréens, philipppins, japonais).
- enfin la véritable nature de la société américaine blanche, ségrégationniste, identitaire blanche vis à vis de cette communauté japonaise que l'on tolérait et exploitait jusque là mais que l'on va imaginer dangereuse et traitresse dans sa globalité après l'entrée en guerre du Japon et Pearl Harbour. On assite alors à une épuration et aux raffles comme aux expulsions des côtes et états les plus prospères avec la mise en place de camps de prisonniers.
En conclusion un livre passionnant à découvrir absolument
Poignant et intéressant est le vécu de ces milliers de Japonaises parties pour trouver l'amour et la prospérité sur la côte ouest des Etats-Unis et se retrouvant déracinées, exploitées, humiliées sans espoir de retour. Le désenchantement est à la hauteur de l'espoir.
Comment imaginer que quelques semaines après leur évacuation, plus aucune trace ne subsistent après 20 ans de présence sur le territoire ? Comment a-t-on pu attendre plus de 40 ans pour entendre des excuses officielles américaines à cete communauté américano ...-japonaises soupçonnée de traitrise ?
Si le
de ce roman perturbe au début (il est écrit à la première personne du pluriel et l'ensemble des sentiments se succèdent phrases après phrases, thème par thème), on se laisse rapidement prendre et on comprend mieux ce choix surprenant de l'auteur par la suite.
Incantation ? Poème ? On découvre ces histoires comme on observe un tableau peint avec énormément de finesse.
Ce qui nous trouble encore c'est qu'on se retrouve face à une oeuvre qui ressemble à une fiction mais qui n'est que le reflet d'une réalité méconnue. Réalité-témoignage qui complète ma collection de portraits de femmes après "Chinoises" de Xinran .
Ne passez donc pas votre chemin !
Je n'ai pas réussit à apprécier ce livre, le 'nous' m'a énormément gêné tout comme le flux d'interrogations. Le thème était prometteur mais l'écriture ne me convient pas.
Un récit sur un épisode peu ou pas connu des relations entre les japonais et les USA. Ceux qui connaissent quelque peu le Japon et/ou le japonais comprendront sans doute mieux certaines subtilités. Une écriture originale, mais qui pourrait tourner au procédé si le texte avait été plus (trop) long.
A lire.
Certaines n'avaient jamais vu la mer ou le destin de ces femmes et jeunes filles japonaises mariées à ceux qu'elles pensaient avoir réussi dans ce lointain pays que sont les USA et qui découvrent la dure réalité dans un pays étranger. Etrangères elles le sont à ces américains aux mœurs et habitudes si différentes, étrangères à leurs maris aussi, enfin étrangères à ce pays qui n'hésitera pas à les considérer comme ennemies lors de la guerre.
Un livre doux, plein de sensibilité, sur fond historique finalement assez mal connu et qui se lit avec plaisir.
Le mode de narration nous implique tout de suite dans l'histoire et la découverte de la vie de ces femmes au début du siècle. J'ai eu l'impression de faire le voyage avec elles et de vivre à leurs côtés. Quel incroyable travail de recherches a du être fait pour l'écrire, ce qui participe à la magie du livre! Nous sommes peu habitués à ce type de lecture et celle ci est agréable à lire. les phrases sont courtes, s'enchainent pour donner un certain rythme. A découvrir!
Julie Otsuka nous livre un très beau récit sur ces femmes japonaises qui fuient leur pays dans les années 20 et viennent chercher le bonheur aux Etats Unis.
Elles iront de déception en déception, connaîtront la souffrance, les douleurs, le mépris, la peur.
L'utilisation du Nous comme sujet donne beaucoup de force à ce récit.
Julie Otsuka nous fait découvrir un pan insoupçonné de l'histoire.
A lire !
Le livre est relativement court (142 pages), mais par son contenu, il reste dense.
Je vous rassure, cela reste parfaitement lisible car la prose est certes recherchée pour exprimer un maximum de faits, de sentiments, de non dit, de pensées…etc. Mais on lit parfaitement le texte qui est bien découpé.
Les chapitres sont en fait les thématiques auxquelles ces jeunes femmes déracinées ont été confrontées de manière plus ou moins chronologique. Tout est bien organisé sous des apparences peut-être moins rigides.
L'emploi du nous en lieu et place du je par exemple donne plus de force
à ce que l'on découvre dans ce récit. Ce n'est pas une expérience personnelle, mais celle de plusieurs dizaines de jeunes femmes. Et encore, on ne s'attarde là que sur celles que l'on rencontre lors de cette traversée, mais combien ont-elles été en réalité ? Cela fait froid dans le dos car il ne s'agit pas d'une fiction, mais de la réalité.
Ce livre est une fenêtre sur le passé. Un passé que l'on ne connait guère et que Julie Otsuka nous dévoile ainsi sans prétention, mais sans se voiler la face non plus. Américaine d'origine japonaise, est-elle une descendante de ces jeunes femmes ? Possible, mais je n'ai rien trouvé qui le prouve non plus de manière certaine. Cependant, j'ai l'intuition que si elle a choisi ce sujet, ce n'est pas par hasard. Il y a un lien peut-être plus fort que sa simple ascendance japonaise…
Pour en revenir au livre, j'avoue que j'ai été touchée par ces destinées. Ce n'est pas une lecture légère, mais plutôt de celles qui vous font méditer une fois que vous en avez terminé avec elles. D'ailleurs le dernier chapitre vous fait frémir car comment imaginer toutes ces personnes bien vivantes disparaitre comme cela, ne laissant derrière elles que des traces qui ne résisteront pas au temps qui passe et à la mémoire bien courte de celle des hommes.
Incroyable, mais vrai…
Je ne vais pas me faire que des amis mais je n'ai pas aimé ce roman.
Certes le mode de narration est original, évoquant une grande vague qui avance sur le sable et laisse des milliers de gouttelettes qui luisent un moment au soleil et qui finissent par rentrer sous terre .
Certes, cet épisode migratoire de jeunes femmes japonaises est poignant et m'a fait penser au livre de Jim Fergus: Mille Femmes blanches.
Je savais que les avoirs en banque des citoyens d'origine japonaise vivant aux Etats Unis avaient été gelés pendant la seconde guerre mondiale mais j'ignorais que des familles entières
avaient déplacé au nom de la sacro-sainte sécurité intérieure !
En dehors de ce contexte historique, je n'ai pas réussi à vibrer vraiment .
Un livre au contenu inattendu. Au travers des voix de multiples femmes on découvre un pan caché de l'histoire americaine et u sort réservé aux japonais pendant la 2ème guerre mondiale.
Les voix de ces femmes résonnent encore longtemps après que l'on ait referme le livre.
Certaines n'avaient pas vu la mer est le premier roman de Julie Otsuka que je lis. Je ne peux donc pas tirer de généralité sur le style mais cette écriture impersonnelle est une vraie gageure sur un sujet aussi humain.
Certaines vont avoir un coup de cœur et certaines vont rester en marge des émotions. Malheureusement, je me classe dans la seconde catégorie.
Ce "nous" permanent noie l'identité et crée un faisceau de destins où les différences se résument à une moyenne banale. Qui fut heureuse malgré tout, qui a souffert de cet exil, qui était aux champs ou dans le commerce. Autant
de destins insaisissables.
Certes, le style est très beau, poétique. Le récit s'identifie à un chant choral avec des mots répétés, de longues énumérations à la Prévert comme dans chapitre "Dernier jour" sur les différentes façons de partir.
Et pourtant, tout est présent dans ce court récit. De l'espoir d'un beau mariage qui nécessite cet exil et difficile traversée en bateau, de la désillusion dès l'arrivée aux États Unis, des conditions difficiles de survie, de l'exploitation des blancs, de l'éducation et de l'intégration de leurs enfants et finalement de l'incompréhension des américains qui ont vu disparaître ces habitants dès le début de la guerre au Japon.
Mais, j'avais besoin pour un si poignant sujet de pouvoir fixer mes émotions sur une destinée concrète, au risque d'avoir un récit larmoyant et pathétique.
Grâce à son talent, l'auteur a créé un superbe tableau sur ce thème historique toutefois comme dans un musée, j'ai regardé ce tableau, j'ai compris l'évocation du sujet mais je suis restée spectateur. Pour ma défense ou celle de l'auteur (qui certes n'en a pas besoin), plutôt instinctive, je ne suis pas spécialiste de l'art.
L'exode et le déracinement de ces immigrantes Japonaises quelques années avant la seconde guerre mondiale vers un pays inconnu, des coutumes qui effraient, des maris qui les traitent si durement, un quotidien de labeur et un devenir incertain (pauvreté, emploi précaire...) est un cri de désespoir écrit sous la forme d'un roman duquel jaillit une multitude de voix qui, sous forme de chapitres, nous font découvrir la vie de ces exilées.
La grande force de ce récit réside dans le fait que l'on ne s'attache pas à une femme en particulier mais à une multitude.
L'utilisation
du "nous" donne une force intense à l'écriture, aux descriptions, aux abus, aux pires sévices qu'ont subit ces femmes. Leurs enfants, contrairement à elles, seront eux tout à fait capables de s'adapter à cette vie.
Le roman est court, le sujet touchant, le style remarquable mais perd en ferveur car l'on peine à s'attacher à l'une des exilées. Aucune histoire personnelle n'est en effet relatée.
Quoi qu'il en soit, il reste un très bel hommage sur un sujet longtemps occulté à des femmes qui ont su s'adapter mais qui n'ont jamais été acceptées tant par la population que par ce pays qui les a accueillies.
Une litanie-chorale pour un livre-témoignage de la vie des épouses japonaises, parties vers les Etats Unis des années 20, en quête d'un avenir meilleur.
Maltraitées,trompées, abandonnées, esclaves de leur mari, de leur patron, de leur proxénète, des maternités à répétition, d'un travail de forçat dans les champs, les blanchisseries, les domesticités de l'Amérique blanche, la désillusion sera leur quotidien.
Restées piégées entre deux mondes , deux langues et deux cultures, coincées dans le microcosme des expatriés japonais, confrontées au racisme ordinaire et la ségrégation,
elles subiront, avec leur famille, l'exil concentrationnaire à l'intérieur du pays après Pearl Harbor.
Le livre de Julie Otsuka, "Quand l'empereur était un Dieu", est le naturel complément de lecture pour comprendre la difficile intégration des nippo -américains aux Etats Unis.
En effet, pour le lire, il vaut mieux resté concentré, plus que d'habitude.
Sinon, on risque de vite se perdre, même le style de typo se veut aidant.
Attention au dernier chapitre, il est toujours narré à la même personne que les précédant, pourtant ... Je n'en dirais pas plus.
Un livre qui nous livre la vie de ces Japonaises "importées".
quel magnifique hommage à ces femmes!
ce livre m'a beaucoup émue, le parti pris du pluriel pour que toutes soient nommées est une jolie manière. Une réussite
Le thème et la couverture de ce roman ont fait que je n'ai pas hésité et que je l'ai acheté presque dès sa sortie. Le sort des japonais vivant aux Etats-Unis pendant la deuxième guerre mondiale m'a toujours intéressée. Mais ici, ce n'est qu'une infime partie du roman. C'est l'histoire de ces femmes parties rejoindre un mari choisi sur photo que raconte Julie Otsuka, des femmes qui espéraient ainsi fuir une vie de labeur et qui en fait se sont souvent retrouvées à travailler les champs. Arrivées sur place, elles découvraient souvent que leur mari ne ressemblait plus à la photo qui
leur avait envoyée. Julie écrit à la première personne du pluriel et son choix de parler de toutes est à la fois un atout et un inconvénient car s'il donne une portée universelle à son histoire et une touche très personnelle à la forme, il m'a empêchée de réellement ressentir de l'empathie pour ces femmes.
J'ai aimé passer ces quelques heures avec toutes ces femmes japonaises qui découvrent que, dans ce nouveau pays:
Le contraire du rouge n'était pas le blanc mais le rouge.
Même aux Etat-Unis, elles gardent leur préférence pour un fils car:
nous savions que nos filles nous quitteraient à l'instant où elles se marieraient , alors que nos fils s'occuperaient de loin quand nous serions vieilles.
Un espoir sans doute illusoire quand on voit comment les enfants s'intègrent dans les nouvelles coutumes américaines et finissent parfois pas avoir honte de leurs parents.
Le changement de narrateurs à la fin m'a surprise puisque le nous désigne les américains qui se sentent coupables d'avoir laissé faire l'arrestation des japonais mais qui finalement, les oublient assez vite.
On est en 1919 et le manque d'avenir au Japon pour certaines jeunes femmes les poussent à accepter d'épouser des Japonais exilés aux Etat-Unis. Après des lettres emflammées, certaines pensent épouser des chefs d'entreprise, des propriétaires terriens mais le rêve américain qu'elles ont conçu sur le bateau est de courte durée.
Nous allons les suivre de la sortie du bateau jusqu'à la guerre de 39-45 mais leur espoir de vie meilleure va aller de désillusions en désillusions. Certaines serviront en tant qu'esclave de leur mari et porteront leurs enfants, certaines aussi seront violées,
battues ... jusqu'à leur exil dans les camps à la rentrée dans la guerre du Japon en 43.
Disons qu'avec ce livre, j'ai alterné les hauts et les bas, certains passages étaient intéressants mais la narration était très voir trop lourde. le livre est écrit à la première personne du pluriel et l'utilisation de ce "nous" a fini par m' user.
Dans le chapitre "Dernier jour" j'ai pu noté cinq pages de liste : Certains sont partis en pleurant ... certains en chantant ... certains ivres .. ou des enfants de Salinas sont partis, des jeunes mariés sont partis, Matsuyo est parti etc etc. Au bout du chapitre, je vous assure que j'avais bien compris qu'ils étaient des milliers !!!
J'ai été très dèçue par ce livre et heureusement qu'il ne fait que 149 pages car je pense que je n'aurais pas pu supporter de lire à chaque chapitre des listes et des liste d'énumérations. C'est dommage car cela rend le récit très froid, inpersonnel, lourd et vous ne pouvez pas vous attacher aux personnages car on ne parle de personne et de tout le monde en même temps.
Comment ne pas être émue par le sort méconnu de ces femmes qui ont quitté leur foyer, leur patrie... Pour une désillusion ?
Pourtant, ce livre -qui interpelle par l'utilisation de la 1 ère personne du pluriel- n'a pas réussi à me captiver au point de ne pas le lâcher.....
J'ai vraiment adoré le "nous" de narration... Celà donne le sentiment que ces personnes ont été traitées comme une collectivité... comme un troupeau.
J'ai ressenti le poids de la fatalité sur ces immigrantes, un destin qui n'était pas celui qu'elles pensaient choisir les attendait... peu de joie, beaucoup de labeur et de peine...
C'est triste, mais c'est prenant, il aurait fallu si peu pour que certaines d'entre elles soient heureuses.
Je ne connaissais absolument pas cette immigration japonaise au début du XXème siècle. L'auteur a eu le mérite de bien se documenter pour écrire son histoire (voir sa bibliographie à la fin de l'ouvrage). Et le fait qu'elle utilise le pronom 'nous' pour donner la parole à toutes ces femmes déracinées donnent encore plus d'intensité au récit. Elles parlent d'une seule voix pour évoquer de multiples situations des meilleures pour les plus chanceuses aux pires.
Bref, un récit passionnant et très réussi!
C'est vrai, le livre est bien écrit, facile à lire et il traite un sujet qui n'est pas connu de la plupart des gens. C'est ce qui m'a fait l'acheter. Après, je suis plutôt deçue, le livre est à mon goût trop court, ne va pas assez dans les détails. J'aurais aimé lire quelques témoignages, non pas seulement des "nous". Le destin d'un individu aura sûrement aider à rendre l'histoire plus réelle, plus compréhensible.
Un sujet méconnu de l'histoire enfin mis en lumière, une écriture épurée, poétique, absolument envoûtante. Un roman pour moi à lire, pour le devoir de mémoire et pour le bijou littéraire qu'il représente.
Julie Otsuka avait fait une entrée remarquée dans le monde des lettres avec son premier roman Quand l'empereur était un dieu, inspiré de la vie de ses grand-parents et qui traitait d'un sujet rarement abordé: celui des camps d'internement des Japonais aux Etats-Unis suite aux évènements de Pearl Harbor. Cette fois-ci, pour sa deuxième création, elle s'est attaquée au destin de ces nombreuses Japonaises mariées sur catalogue et contraintes à l'exil.
Ce qui m'a frappé tout d'abord, c'est le style utilisé par cette auteure. A la fois poétique et sobre.
Le choix de ce "nous" omniprésent,
"à la façon d'un choeur antique" comme le souligne la 4ème de couverture, confère une force surprenante à ce court récit.
Les phrases de ce collectif s'enchaînent, se superposent...nous laissant toujours l'esprit en alerte. On suit avec passion leurs vies faites de renoncements, de privations, d'acceptations, de silences, de rejets, de non-compréhensions, de tristesses... mais aussi de quelques petits bonheurs (leurs enfants). On s'indigne devant la xénophobie qu'elles subissent au quotidien.
"Leurs enfants nous jetaient des pierres. Leurs serveurs s'occupaient de nous en dernier. Leurs ouvreuses nous faisaient monter tout en haut, au deuxième balcon, où elles nous donnaient les plus mauvaises places de la salle. Le paradis des nègres, comme elles appelaient cela. Leurs coiffeurs refusaient de nous couper les cheveux. Trop durs pour nos ciseaux. Leurs femmes nous demandaient de nous éloigner d'elles dans l'omnibus lorsque nous étions trop près"
Cette xénophobie atteint d'ailleurs son paroxysme au moment de Pearl Harbor. Des rumeurs courent autour d'une liste où il vaudrait mieux ne pas voir son nom cité.
"Que savions-nous exactement de cette liste? On l'avait établie à la hâte, au lendemain de l'attaque. On l'avait établie plus d'un an auparavant. Dix ans auparavant[...] La liste était écrite à l'encre rouge indélébile. La liste était tapée à la machine. La liste n'existait pas..."
Grâce à ce livre, on découvre donc un pan de l'histoire américaine.
L'importance de la mémoire constitue également une thématique essentielle de cette oeuvre: mémoire de ces femmes déracinées, mémoire de leurs existences difficiles, mémoires du sort qu'elles ont subi pendant le deuxième conflit...
De plus, j'ai beaucoup aimé le passage du "nous" des Japonaises au "nous" de leurs voisins (précédemment désignés par la troisième personne du pluriel). En effet, il m'a paru très intéressant de voir la vision des autochtones. Tout manichéisme m'a semblé ainsi évité.
Bref, vous l'aurez compris: ce roman constitue un vrai coup de coeur. Certaines de ses phrases vont rester longtemps ancrées en moi.
Le destin de ces Japonaises "exportées" comme épouses pour des Japonais installés aux Etats-Unis est poignant. L'internement des personnes d'ascendance japonaise pendant la Seconde Guerre Mondiale suite à l'attaque de Pearl Harbor dans des "War Relocation Camps" est un fait que j'ignorais totalement. De ce point de vue, déjà, ce roman m'a beaucoup intéressée. Quant à l'écriture de Julie Otsuka, c'est une pure merveille. On ne s'attache pas à l'histoire d'une seule de ces femmes, mais à toutes en fait. Pas de "je", pas de "elle", mais un "nous" collectif qui les englobe toutes et qui fait qu'on a l'impression d'une foule unie qui chante, qui scande son histoire. C'est magnifique, j'en suis toute éblouie ! Enfin un roman qui m'emballe totalement, ça faisait longtemps. (octobre 2012)
L'auteur lève ici le voile sur un fait méconnu de l'histoire du XXème siècle. Beaucoup de critiques très positives et pourtant je n'ai été ni émue ni emportée par ce roman. L'utilisation systématique du " nous ", plutôt agréable au début du récit finit par lasser. Surtout la quasi absence de dialogue et le fait que l'on ne suive pas de personnages en particulier font que je suis restée extérieure au récit, peu concernée. Une déception.
Quels terribles destins que ceux de ces femmes japonaises arrivées au début du XXème siècle, aux Etats-Unis. Mariées sans avoir choisi leur époux, elles débarquent dans ce nouveau monde sans repères, bien loin de tout ce qu'elles ont connu. Dociles et serviles, elles deviennent vite les parfaites esclaves des maris et des patrons.
Le "nous" ou "certaines" utilisé pour la narration, regroupe toute ces voix féminines en une seule, celle de Julie Otsuka. L'accumulation d'anecdotes, si différentes, nous fait prendre conscience du sort commun mais aussi singulier de chacune.
Au début du XXème siècle, des jeunes femmes japonaises quittent leurs familles pour une vie meilleure aux Etats-Unis où les attendent un mari qu'elles ne connaissent pas. Mais cette nouvelle vie est-elle réellement à la hauteur de leurs espérances.
Une histoire de l'émigration bien méconnue et mise ici en lumière.
C'est en découvrant les nombreuses chroniques plus qu'élogieuses sur cet ouvrage que j'ai moi aussi tenté la lecture.
Mais malheureusement le charme n'a pas opéré sur moi. Tout d'abord, j'ai été décontenancé par l'utilisation de la première personne du
pluriel et par l'accumulation de faits et de désillusions. J'ai eu l'impression que rien de positif ne sort de cette histoire. Comme si de toutes façons elles étaient toutes vouées au malheur avant même d'avoir posé le pied sur la sol américain.
J'ai presque été contente d'achever la lecture c'est donc peu dire.
Récit d'exilées japonaises parties aux Etats-Unis avec un mariage à la clé comme promesse d'un avenir meilleur.
Tous les espoirs de ces femmes se transforment malheureusement, dès le sol américain foulé, en autant de désillusions : désillusions sur des maris qui se révèlent plus âgés et moins attentionnés que dans leurs promesses épistolaires, mais aussi désillusions sur l'accueil sur le territoire et le rêve américain.
A travers une écriture très légère et poétique et des desciptions minitieuses d'une galerie de portraits de femmes touchants et très habilement réapporpirés
par l'auteur sous le vacable du nous, Julie Otsuka décrit avec brio les thèmes du déracinement, du désanchantement, mais aussi la dignité de ces femmes qui souffrent et subissent leur sort en silence.
Une belle découverte!
L'un des livres les plus émouvant de cette rentrée. Ce choeur de femmes est d'une puissance incroyable et donne le frisson. Pour moi c'est avant tout une magnifique histoire de femme, des femmes, et la pluralité des voix, qui se superposent, se répondent, font échos en chacune d'entre nous.
Un pan d' histoire méconnu, une écriture surprenante où le " nous " est utilisé et donne une force à ce témoignage à la fois touchant et surprenant.
Avec ce nouveau roman, Julie Otsuka renoue avec un sujet qui lui est cher et une période de l'histoire japonaise assez méconnue : celle de l'immigration vers l'Amérique.
A travers un chœur de jeunes femmes japonaises, venues rejoindre des maris rencontrés par le seul fil de lettres et de photos (souvent écrites par d'autres et fort loin de la réalité), Julie Otsuka retrace le destin de toutes ces âmes, de toutes ces femmes, choisissant pour chaque chapitre un thème de vie : le voyage, les premières fois, les naissances, la frontière de la langue, le déracinement, le travail et enfin...
la disparition.
Ni témoignage, ni conte, ce roman (néanmoins très bien documenté) vous emporte dans la trame de toutes ces vies, avec un style relevant de la poésie par sa puissance incantatoire.
En un mot : superbe.
Cela commence sur un bateau, où des dizaines et des dizaines de femmes, jeunes ou très jeunes, s'entassent dans des cabines pour traverser le Pacifique. Elles viennent du Japon pour épouser, par correspondance, de jeunes japonais vivant aux Etats-Unis, fermiers ou patrons de petites entreprises... Hélas, l'arrivée réserve bien des surprises, l'homme de la photo est le même, mais beaucoup plus vieux, ou c'était la photo de son voisin ou meilleur ami, les maisons avec joli jardin sont des cabanes, des tentes ou des chambres miteuses. La nuit de noces, le travail harassant, la découverte
d'une culture différente, les premiers enfants, le labeur toujours épuisant, d'autres enfants, le Japon toujours plus lointain, le départ des enfants devenus grands, les années défilent avec plus de malheurs que de bonheur pour ces femmes. La communauté reste repliée sur elle-même et se soude davantage lorsque survient la deuxième guerre mondiale.
L'histoire de ces femmes est déjà passionnante, mais plus encore sous la plume de Julie Otsuka qui réussit un livre magnifique en donnant voix à ces exilées par l'emploi constant de la première personne du pluriel. Ce « nous » collectif donne une force et un rythme exceptionnel au roman qui ne ressemble de ce fait à aucun autre.
C'est une pépite incontournable pour ceux qui aiment les épisodes historiques méconnus, le début du XXème siècle, l'histoire des femmes, les romans choraux, les parti-pris d'écriture originaux, le Japon... et pour tous les autres aussi !
Le choeur émouvant des japonaises déracinnées
Une lecture surprenante et prenante !
Il s'agit d'un roman chorale, des milliers de voix de femmes japonaises racontent en une ou deux phrases chacune leur immigration aux Etats-Unis. Un témoignage intime et réussi d'une population de femmes amenées aux Etats-Unis pour être mariée à des immigrés japonais.
Une lecture qui allie une forme originale et esthétique à un fond fort et historique.