Quelques longueurs, mais c’est un livre dense, que l’on lit en prenant son temps. Chaque rencontre se lit comme une nouvelle. J’y ai découvert la densité et les difficultés rencontrées par les coptes, redécouvert certains faits divers. J’ai aimé sa façon d’aborder les gens simplement, sa facilité à les faire parler de leurs problèmes.
Sa description de l’Egypte, bien que datée, n’en est pas moins toujours d’actualité. Son ouvrage a été interdit de publication en Egypte car il révèle l’extrême pauvreté de ce pays, son immobilisme. L’attirance des dirigeants
égyptiens pour les « grands » l’URSS pour Nasser et les USA pour Anouar El Sadate. « Ces coups de soleil » comme Kennedy l’écrit, ont affecté durablement la vision de ces chefs d’Etat.
Malgré cette peinture peu réjouissante, j’ai ressenti beaucoup d’égards pour la population égyptienne. Cette « masse » qui fait si peur aux gouvernants de tous les bords. Kennedy nous montre parfaitement l’ambivalence de ce pays ; « Au sud l’Egypte mythique, au nord, l’effort de modernité ; au sud, l’Afrique, au nord, l’Europe. »
Récite de voyage
Douglas Kennedy, écrivain à succès, s'est fait connaître entre autre par ce récit de voyage. Durant un peu plus de trois mois, l'auteur va parcours l’Égypte en dehors des circuits touristiques. N’espérez donc pas lire des descriptions de scènes pittoresques avec en toile de fond des temples antiques mais attendez-vous plutôt à croiser des hommes et des femmes rencontrés sur le chemin. A travers ces différents "portraits", l'auteur nous présente une vision de l’Égypte actuelle très intéressante, oscillant entre tentation de l'occident et passéisme teinté d'islamisme ... Ce récit écrit au milieu des années 1980 n'a rien perdu de sa pertinence !