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Voici un texte de glace qu'irrigue un feu caché. La glace c'est
la qualité, cristalline de la phrase, le feu est celui, secret, de
deux corps amants et aimantés. Mais la menace rôde, lame qui
va se précisant, de la maladie séparatrice. C'est un texte écrit
dans une urgence lente et langoureuse. L'urgence est celle qui
cogne, du temps tout à coup compté et qui viendra peut-être à
manquer aux amants.
Et cependant, dans la découpe vive des
souvenirs prélevés, le narrateur prend le temps de déposer le
recel précieux des sensations saisies une à une et les riches
heures de l'amour partagé. Ce récit est traversé de bout en bout
par le motif du voyage, qu'il s'agisse des périples effectués au
sein d'une Afrique saturée de sensualité miséreuse, ou du
voyage, tout intérieur du narrateur. Que devient l'amour, que
deviennent les corps des amants quand, tout à coup, la mort
serre l'un des deux d'un peu trop près ? A cette question
Philippe Mezescaze répond, au travers d'une langue très pure,
par un texte d'une élégance aristocratique et d'une grande
pudeur morale.
Un texte d'une éblouissante nudité.