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Emouvant
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XXIe siècle
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Angleterre
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coma
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EDWARD
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Jamie
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Cassie
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Sylvia Shute
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Winnie
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Tia
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Cat
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faux semblants
Sylvia Shute est une femme qui est tombé DU balcon DANS le coma… On ne sait pas pourquoi ni comment, on ne sait rien de cette chère Sylvia. A son chevet, dans sa chambre d’hôpital, défilent ses plus ou moins proches : Winnie, l’infirmière jamaïcaine fervente paroissienne et choriste, Edward, l’ex-mari, Jo, la grande sœur baba cool New Age, Tia, la femme de ménage, Cassie, la fille délaissée depuis des années, Jamie, le fils tout aussi délaissé depuis tout aussi longtemps, et Cat, l’amante de Sylvia.
Dawn French procède à l’envers. Au lieu de nous décrire directement
Sylvia, elle va se concentrer sur ses visiteurs qui, ayant tous une histoire commune avec Sylvia, vont nous permettre de distinguer petit à petit le portrait-robot mais à géométrie variable de cette malade comateuse.
Dawn French commence, à travers la peinture de Sylvia que nous dressent les protagonistes de cette histoire, par nous montrer une Sylvia franchement tout à fait détestable et antipathique. Sylvia apparaît de prime abord comme une caractérielle, dominatrice, manipulatrice, qui ne s’embarrasse pas particulièrement des manières ni des personnes. Il s’avère très rapidement que tout le monde, en dehors de l’infirmière qui ne la connaît pas vraiment, a semble-t-il une raison de la détester ; je ne vous en dirai pas plus, ce serait dommage. Et pourtant tout ce petit monde se relaye pour essayer de la faire revenir parmi les vivants !
Petite touche par petite touche, on découvre la personnalité de Sylvia mais aussi et surtout celle des autres personnages. Et Dawn French maîtrise assez subtilement l’art de dresser des voiles devant les yeux de ses lecteurs pour mieux les fissurer, les écarter pour laisser apparaître d’autres vérités, plus profondes, plus anciennes. Le masque de Sylvia n’est pas le seul que Dawn French s’est mis en tête de faire tomber : Ed, Jo, Cassie, Tia et surtout Cat vont aussi devoir finir par jouer carte sur table.
La première moitié du livre permet à Dawn French d’installer tranquillement ses personnages, de donner le ton du récit, savant mélange de drôlerie et de sérieux voire de tristesse, avant d’accélérer dès la première moitié franchie, avant de tout chambouler, avant de faire se craqueler les vernis de chaque personnage pour révéler la vérité sur chacun d’entre eux. Tout n’est que faux semblant dans ce livre aussi émouvant qu’étonnant.
Un bien agréable moment de lecture dont la morale serait qu’il est dangereux et réducteur de rester à la superficie des personnes pour vraiment les connaître et qu’elles ont toutes une part d’ombre bien plus importante que leur part de lumière et qui pourtant éclaire plus sur leur vraie nature que ce qu’elles laissent transparaître.
Du coma comme révélateur
Sylvia Shute est une femme qui est tombé DU balcon DANS le coma… On ne sait pas pourquoi ni comment, on ne sait rien de cette chère Sylvia. A son chevet, dans sa chambre d’hôpital, défilent ses plus ou moins proches : Winnie, l’infirmière jamaïcaine fervente paroissienne et choriste, Edward, l’ex-mari, Jo, la grande sœur baba cool New Age, Tia, la femme de ménage, Cassie, la fille délaissée depuis des années, Jamie, le fils tout aussi délaissé depuis tout aussi longtemps, et Cat, l’amante de Sylvia.
Dawn French procède à l’envers. Au lieu de nous décrire directement Sylvia, elle va se concentrer sur ses visiteurs qui, ayant tous une histoire commune avec Sylvia, vont nous permettre de distinguer petit à petit le portrait-robot mais à géométrie variable de cette malade comateuse.
Dawn French commence, à travers la peinture de Sylvia que nous dressent les protagonistes de cette histoire, par nous montrer une Sylvia franchement tout à fait détestable et antipathique. Sylvia apparaît de prime abord comme une caractérielle, dominatrice, manipulatrice, qui ne s’embarrasse pas particulièrement des manières ni des personnes. Il s’avère très rapidement que tout le monde, en dehors de l’infirmière qui ne la connaît pas vraiment, a semble-t-il une raison de la détester ; je ne vous en dirai pas plus, ce serait dommage. Et pourtant tout ce petit monde se relaye pour essayer de la faire revenir parmi les vivants !
Petite touche par petite touche, on découvre la personnalité de Sylvia mais aussi et surtout celle des autres personnages. Et Dawn French maîtrise assez subtilement l’art de dresser des voiles devant les yeux de ses lecteurs pour mieux les fissurer, les écarter pour laisser apparaître d’autres vérités, plus profondes, plus anciennes. Le masque de Sylvia n’est pas le seul que Dawn French s’est mis en tête de faire tomber : Ed, Jo, Cassie, Tia et surtout Cat vont aussi devoir finir par jouer carte sur table.
La première moitié du livre permet à Dawn French d’installer tranquillement ses personnages, de donner le ton du récit, savant mélange de drôlerie et de sérieux voire de tristesse, avant d’accélérer dès la première moitié franchie, avant de tout chambouler, avant de faire se craqueler les vernis de chaque personnage pour révéler la vérité sur chacun d’entre eux. Tout n’est que faux semblant dans ce livre aussi émouvant qu’étonnant.
Un bien agréable moment de lecture dont la morale serait qu’il est dangereux et réducteur de rester à la superficie des personnes pour vraiment les connaître et qu’elles ont toutes une part d’ombre bien plus importante que leur part de lumière et qui pourtant éclaire plus sur leur vraie nature que ce qu’elles laissent transparaître.