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La poésie de Guy Goffette, comme le suggère l'intitulé emblématique de l'un de ses premiers recueils, est vouée à une promesse qui n'est pas faite pour advenir mais pour figurer l'horizon sans cesse réinventé de la vie. Cette promesse, avec son environnement d'ardoise et de pluie, de forêts et de champs, acclimate en terres septentrionales ce que les Portugais appellent la saudade, cette nostalgie des choses qui dans le futur n'arriveront pas, tandis qu'elle submergent le présent de désirs et de songes éveillés.
L'énergie qui est à l'oeuvre ici s'apparente à celle d'un désespoir fugace, vagabond, presque dilettante. Il y a chez Goffette, en chaque poème et surtout en chacune des suites qu'il affectionne, un appel, une ferveur, une blessure, une impatience à être, parfois teintée d'ironie voire d'autodérision, avec toujours l'amour le plus physique pour sensuelle sauvegarde. Les sonorités, le rythme, les scansions qui lui sont si personnelles, même quand affleure ce goût verlainien de la mélancolie au refrain, créent un charme singulier, un envoûtement d'oreille et de coeur.
Car la détresse d'Un manteau de fortune sait sourire in extremis, car L'adieu aux lisières n'a rien d'un abandon définitif, car le Tombeau du Capricorne s'impose comme l'une des plus belles célébrations de l'amitié en poésie.