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Robin Grant est étudiant à Coventry, où il traîne sa thèse en littérature depuis quatre ans. Solitaire, égocentrique, amorphe, il mène une existence sans amour et sans amitié. Profondément dépressif, il exprime sa vision du monde et son sens de la fatalité en écrivant des récits à l'humour cotonneux. Le monde extérieur va pourtant le toucher de plein fouet lorsque, soupçonné de s'être exhibé devant un petit garçon, il est accusé d'outrage à la pudeur.
Une touche d'amour dépeint les brutalités de la société anglaise libérale avec un humour férocement polémique. Mais, comme toujours chez Jonathan Coe, il en reste une profonde tendresse pour les fragilités de ses personnages, les émotions sincères.
Tragique et amer
Jonathan Coe a publié Une touche d'amour en 1989, soit 8 ans avant La Maison du sommeil. On y retrouve la même recherche de construction du récit. Ici, ce sont les textes écrits par le héro, ou anti-héro, Robin qui viennent ponctuer l'histoire. Ils nous révèlent les préoccupations du personnage et nous éclairent sur sa psychologie. Ils donnent un rythme au roman, et apportent des effets" tiroir" et "miroir". L'axe du roman s'oriente autour de la question: qui est Robin? Mais c'est aussi toute une réflexion sur la société, la politique et l'impacte qu'elles peuvent avoir sur les destins individuels, et le sujet de fond, comme dans La maison du sommeil serait bien plutôt: le déroulement de la vie de chacun est-il le fruit de choix personnels ou seulement la conséquences de petits évènements ou accidents purement aléatoires. Le ton de ce récit est beaucoup plus amer, mais pas dépourvu d'humour. Les personnages féminins et masculins, comme dans La Maison du sommeil ne parviennent jamais à mener leurs relations amicales et amoureuses dans la sérénité.