Un énième roman post-apocalyptique, vous me direz, et vous vous tromperez. Oubliez "La route", "Le mur invisible", "Dans la forêt". (Ne les oubliez pas !) Il s'agit, ici, de quelque chose d'autre : la visée est la même, ou presque, mais la démarche et l'écriture radicalement autres.
Si McCarthy, et son écriture d'une noirceur exaspérante, nous montrait le retour à la barbarie ; Haushofer et sa froideur, la fragilité, la solitude de l'être humain ; Heagland et son impressionnisme lyrique, la force du vivant (notamment, des femmes) ; Alam dévoile, d'une écriture primesautière,
la petitesse de l'être humain. Et l'importance du vivre-ensemble : d'aller vers l'autre et l'essentiel.
Dans ce roman qu'on lit dans l'urgence – les pages se tournent toutes seules – l'inquiétude née de ce qui est raconté se joint à l'ironie pour nous offrir un éventail de sensations : l'incertitude nourrit l'angoisse et la peur, le dévoilement de l'âme des personnages nous fait rire (rire jaune) – pour finalement nous bousculer.
Une magistrale et savoureuse mise en question de notre rapport au monde : en détruisant peu à peu toutes nos petites certitudes, ce roman est d'une actualité brûlante !
Fin du monde
Quelle angoisse ! Quelle ambiance !
Rumaan Alam nous embarque dans un huis-clos qui passe en quelques dizaines de pages de simplement inquiétant à purement terrifiant, nous faisant prendre conscience de notre vulnérabilité et de nos propres peurs.
Le cadre idyllique est un leurre auquel essaient de se raccrocher les personnages. La ville, où ils ont leurs repères, est-elle plus sûre ? Le lecteur sait ; un peu. Mais ne vaut-il pas mieux ne rien savoir ?
Roman d'anticipation, noir, psychologique...
Un livre pour se faire peur... si on est optimiste !