Luz arrive à Madrid avec Ramiro et son fils, elle fixe un rendez-vous à un homme ; elle lui raconte son histoire... «Sur le chemin de ses souvenirs elle était arrivée à l'entrée d'un couloir sombre (...) ». La première partie revient sur l'année 1976, la dictature règne en Argentine : enlèvements, tortures, disparitions, assassinats arbitraires, tout cela s'exerçant en toute impunité par les castes aisées de la junte militaire. Dans la deuxième partie, c'est la période trouble de l'après dictature, tandis que la plupart des criminels sont absous, un mouvement courageux - les
Grand-Mères de la Place de Mai - manifeste sa volonté de faire toute la lumière sur le destin des membres de leur famille qui ont disparus. La troisième partie revient aux années 95-98, cette partie-là est plus centrée sur l'enquête proprement dite, comment Luz parvient à remettre ensemble les chaînons manquants de son existence, « il y avait un vide, un manque de quelque chose que je ne connaissais pas. Comme la peur quand il n'y a pas de danger précis. Quelque chose d'informe qui me guette tout le temps », elle y met toute son énergie afin de ne pas se perdre et découvrir enfin qui elle est. La narration s'attache à raconter les origines de Luz, l'histoire des différents acteurs de son destin tragique, comme un exemple sublimé de l'histoire de tout un pays. Le récit est construit, par des retours dans le passé, alternant le point de vue des différents acteurs, à la première ou à la troisième personne, l'italique servant aux commentaires de Luz et de Carlos durant la relation qu'elle est en train de lui faire. Le roman voit intervenir différents couples dont les agissements nous font découvrir un large spectre de la nature humaine, du plus ignoble au plus honorable, l'écriture d'Osorio est toute simple, sans pathos, elle dégage une émotion d'une force qui emporte complètement le lecteur. Lire ce livre c'est comme se pencher sur une abîme de ténèbres qui nous paraît sans fond, on y plonge, s'enfonçant dans une horreur insoutenable, et soudain une petite lumière remonte vers nous, elle nous prend par la main et nous ramène vers la surface. On referme ce livre heureux mais la gorge serrée, les garçons ne pleurent pas ? C'est bien connu, mais c'est des conneries...
« C'est sans doute difficile à comprendre, mais cette recherche de mes origines, de mon identité, ne tient pas à la douleur mais à mon bonheur, parce que si je n'étais pas aussi heureuse, je n'aurais pas la force de m'enfoncer dans ces couloirs sombres, et tu y es pour beaucoup, Ramiro, sans toi je ne serais pas en train de me chercher, non seulement à cause de ce que tu m'as raconté, mais de tout ce que je vis avec toi, ton amour, ton amitié inconditionnelle, ton habileté à m'aider, à réfléchir, cette façon de me comprendre et de m'accepter sans me juger, ces câlins géniaux que tu me fais, et quand on fait l'amour (…) C'est de là, de ce lieu, de l'amour et du bonheur (…) que je cherche la vérité ».
A veinte años, Luz
Luz arrive à Madrid avec Ramiro et son fils, elle fixe un rendez-vous à un homme ; elle lui raconte son histoire... «Sur le chemin de ses souvenirs elle était arrivée à l'entrée d'un couloir sombre (...) ». La première partie revient sur l'année 1976, la dictature règne en Argentine : enlèvements, tortures, disparitions, assassinats arbitraires, tout cela s'exerçant en toute impunité par les castes aisées de la junte militaire. Dans la deuxième partie, c'est la période trouble de l'après dictature, tandis que la plupart des criminels sont absous, un mouvement courageux - les Grand-Mères de la Place de Mai - manifeste sa volonté de faire toute la lumière sur le destin des membres de leur famille qui ont disparus. La troisième partie revient aux années 95-98, cette partie-là est plus centrée sur l'enquête proprement dite, comment Luz parvient à remettre ensemble les chaînons manquants de son existence, « il y avait un vide, un manque de quelque chose que je ne connaissais pas. Comme la peur quand il n'y a pas de danger précis. Quelque chose d'informe qui me guette tout le temps », elle y met toute son énergie afin de ne pas se perdre et découvrir enfin qui elle est. La narration s'attache à raconter les origines de Luz, l'histoire des différents acteurs de son destin tragique, comme un exemple sublimé de l'histoire de tout un pays. Le récit est construit, par des retours dans le passé, alternant le point de vue des différents acteurs, à la première ou à la troisième personne, l'italique servant aux commentaires de Luz et de Carlos durant la relation qu'elle est en train de lui faire. Le roman voit intervenir différents couples dont les agissements nous font découvrir un large spectre de la nature humaine, du plus ignoble au plus honorable, l'écriture d'Osorio est toute simple, sans pathos, elle dégage une émotion d'une force qui emporte complètement le lecteur. Lire ce livre c'est comme se pencher sur une abîme de ténèbres qui nous paraît sans fond, on y plonge, s'enfonçant dans une horreur insoutenable, et soudain une petite lumière remonte vers nous, elle nous prend par la main et nous ramène vers la surface. On referme ce livre heureux mais la gorge serrée, les garçons ne pleurent pas ? C'est bien connu, mais c'est des conneries...
« C'est sans doute difficile à comprendre, mais cette recherche de mes origines, de mon identité, ne tient pas à la douleur mais à mon bonheur, parce que si je n'étais pas aussi heureuse, je n'aurais pas la force de m'enfoncer dans ces couloirs sombres, et tu y es pour beaucoup, Ramiro, sans toi je ne serais pas en train de me chercher, non seulement à cause de ce que tu m'as raconté, mais de tout ce que je vis avec toi, ton amour, ton amitié inconditionnelle, ton habileté à m'aider, à réfléchir, cette façon de me comprendre et de m'accepter sans me juger, ces câlins géniaux que tu me fais, et quand on fait l'amour (…) C'est de là, de ce lieu, de l'amour et du bonheur (…) que je cherche la vérité ».