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Cette journée du cinq octobre 1949 semble traversée par une ligne de beauté et de grâce dans le vingt-sixième carnet de Paul Gadenne, elle est un de ces moments de forte unité où les contraires paraissent conciliables, où tout paraît plus présent à l'esprit que d'ordinaire, même l'événement le plus banal, où tout se trouve placé à une distance juste, où il semble que l'on comprenne tout des autres et de soi-même, où l'on est habité par cet humour qui nous fait accepter les êtres tels qu'ils sont ; - une acuité inhabituelle nous rend étrangement lucide, nous dévoile des vérités que nous n'avions pas jusqu'alors saisies, nous révèle à nous-même ce que nous avons à faire, ce que nous avons fait sans le savoir vraiment, ce que nous sommes.
Ce jour-là tous les mots sont importants, tout un univers se cristallise, et l'on se sent justifié d'avoir écrit, peut-être même d'avoir vécu.