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Après « Avec tes mains », portrait bouleversant de son père Abd el-Kader (La Brune, 2009, prix Beur FM, prix Léo Ferré), Ahmed Kalouaz poursuit son exploration de la mémoire familiale avec une évocation de sa mère. Immigrée d'Algérie dans les années 50 avec son petit Ahmed dans les bras, elle fut toute sa vie une femme soumise aux tâches ménagères, dévouée à ses quatorze enfants, qui jamais ne connut ni insouciance ni bonheur.
Alors qu'elle doit quitter son appartement dans la cité de Grenoble où elle a vécu quarante ans, sur le point d'être détruite, son fils installé en Bretagne choisit de traverser la France en mobylette pour la retrouver. Le temps de lui écrire une longue lettre d'amour et de mémoire.
Un lent voyage
Ahmed vit en Bretagne et décide d'aller rejoindre sa mère à Grenoble. Agée de 84 ans , elle doit quitter l'appartement dans lequel elle vit depuis 40 ans car l'immeuble va être détruit.
Très belle fiction autobiographique d'Ahmed Kalouaz qui après avoir évoqué son père "entre tes mains" , dresse ici un portrait tendre et subtil de sa mère.
Juché sur la motocyclette de son père , il entreprend un long cheminement .Il traverse lentement ce pays qu'il aime tant , son voyage est ponctué de rencontres et de souvenirs variés.
Ce délai lui permet de se souvenir de l'exil de ses parents illettrés,du racisme et de la pauvreté. Il se souvient aussi de la tendresse de sa mère , de l'amour prodigué à sa façon moins par les mots que par les sens.
Pudique , le temps du trajet lui permet de poser des questions qu'il n'osera sans doute poser quand il sera enfin arrivé vers elle.
Très bel hommage !