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Où va-t-on, quand on pense aller ? Il n’y a pas d’un côté l’oubli, et de l’autre, l’autre côté de l’oubli. Il y a juste l’espace interminable de l’absence qui oblige les mots à ressusciter les morts, les passions éteintes, les morceaux d’enfance, les désirs vite chassés d’un revers de main qui viennent alors s’agripper à la force du poignet, s’épancher, s’oublier justement dans ce lent mouvement d’abandon qui balaye tous les rivages comme une immense lame de fond.
Dans le grand cahier les mots s’alignent en épuisant tout leur sens. Le problème pour Maud, c’est de tirer à soi le fil de l’histoire. Elle a beau déployer l’amour, réemployer le vide au cœur des mots, suppléer au vide avec l’amour puis dévider l’amour avec ses mots, cela ne suffit pas toujours à redessiner, nette, la ligne d’horizon.