Né en 1964, Lewis Trondheim passe une jeunesse sans histoire à Fontainebleau. Après avoir suivi des cours de graphisme publicitaire, il rencontre Jean-Christophe Menu lors d'un colloque et y découvre une autre manière de faire de la bande dessinée. Après avoir réalisé un fanzine en solitaire, il se joint à l'équipe la revue Labo, puis co-fonde en 1990, avec Menu, Stanislas, Mattt Konture, Killoffer et David B., L'Association, une maison d'édition qui va révolutionner le paysage européen.
Prolifique et amateur de défi, Lewis Trondheim se lance dans une improvisation de 500 pages qui fait date "Lapinot et les carottes de Patagonie ". Dans ce pavé extraordinaire, le style Trondheim éclate au grand jour. Un style inspiré par son amour des grands classiques de la bande dessinée franco-belge, avec un trait animalier déstructurant Carl Barks ("Picsou ") ou Floyd Gottfredson ("Mickey Mouse "), un sens du dialogue aiguisé et une fantaisie feuilletonesque débridée.
Dans la même veine de contraintes, il co-fonde l'OUvroir de BAnde dessinée POtentiel (Oubapo) en 1993 pour mieux se diriger ensuite vers des albums cartonnés couleurs chez Dargaud avec "Lapinot ". En 1997, il entame une série titanesque avec Joann Sfar : "Donjon ", une épopée à la fois comique et fantastique, quelque part entre le "Muppet Show " et "Conan le Barbare ". Puisque ses enfants sont désormais en âge de lire, Lewis Trondheim leur écrit des albums : "Monstrueux ", "Le Roi Catastrophe ", "Allez raconte...
" et "Les trois chemins ". À L'Association, il continue à explorer des pistes plus expérimentales comme "Désoeuvré " un essai dessiné qui s'interroge sur le vieillissement des auteurs de bande dessinée. En 2005, il lance le label Shampooing aux Éditions Delcourt, une collection moderne et inventive. En 2006, Lewis Trondheim reçoit le Grand Prix à Angoulême et créé pour le festival "le Fauve ", sa mascotte officielle.
A partir de 2008, il investit le Journal Spirou, où il crée la grande saga "Ralph Azham " et multiplie les nouvelles collaborations avec Guillaume Bianco ("Zizi Chauve-Souris "), Matthieu Bonhomme ("Omni-visibilis ", "Texas Cowboys ") ou Stéphane Oiry ("Maggy Garrisson "). Sans oublier la multicéphale série "L'atelier Mastodonte ", avec une douzaine d'auteurs.
Dessinateur, scénariste, éditeur, dialoguiste hors pair, Lewis Trondheim est l'auteur d'une incroyable quantité de bandes dessinées, qui explorent la plupart des genres avec un enthousiasme débordant et une originalité précieuse.
Fabrice Parme est né le 24 août 1966 à Laxou, près de Nancy.
Il étudie d'abord pendant trois ans à l'école des Arts Appliqués Duperré puis enchaîne avec deux ans aux Beaux-Arts d'Angoulême, section bande dessinée. Son premier dessin est publié en 1988 dans Pilote et Charlie. La même année, c'est aussi sa première expérience avec le dessin animé. Depuis, il n'arrête pas les collaborations fructueuses, et adapte en bandes dessinées de nombreux dessins animés qui lui sont propres.
C'est ainsi qu'en 2012, il remet La Famille Pirate sur le tapis... pour une adaptation en bande dessinée avec Aude Picault qui aime les bateaux et la mer. Le tome 2 paraît d'ailleurs en 2014, aux éditions Dargaud.
Un one-shot survitaminé !
Je suis un vrai fan de Spirou et Fantasio - enfin, surtout les tomes de Franquin et de Fournier à vrai dire ; j’ai un peu déchanté à la reprise de Tome et Janry, à quelques exceptions près, et je ne parle même pas des épisodes de Morvan et Munuera ou de Nic et Cauvin... Et puis, les one-shot m’ont toujours laissé un goût amer, si l’on fait abstraction de celui fait par Emile Bravo, assez différent pourtant de la série principale. En même temps, j’aime bien la plupart des oeuvres de Lewis Trondheim... Tout cela pour dire que j’attendais cet album avec une certaine curiosité, mais avec une certaine méfiance aussi. Au final, je ne suis pas déçu de ma lecture : Lewis Trondheim et Fabrice Parme ont su trouver les ingrédients pour faire un "vrai" album hommage de Spirou et Fantasio, c’est-à-dire un grand récit d’aventure assez fantaisiste, avec le plein de rebondissements, un peu d’humour et les clins d’oeil nécessaires : on retrouve ainsi avec plaisir le comte de Champignac, mais également, de façon moins attendue, Sprschk, le savant atomiste fou dans Le Voyageur du Mésozoïque qui parle par équations. Le tout est assez réjouissant, même si le scénario connait quelques creux (au milieu et à la fin). Le dessin un peu "cartoon" colle bien à l’histoire. 3 étoiles !