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Un quotidien « sans portable », « sans smartphone »
Tout le monde en a un. Eux non?! Ils se tiennent à l'écart de l'élan majoritaire et ne désirent pas a priori ce qui apparaît comme socialement désirable. Dans la sphère privée comme dans la sphère professionnelle, ils sont sans « ?mobile? », terme générique couvrant les différentes générations?: du téléphone à carte au smartphone, de l'outil d'oralité à l'outil d'écriture et de lecture.
Qui sont-ils?? L'intrigue du non-équipement ne peut être résolue par un simple renversement des observations des possédants et de leurs usages.
Au fil de l'ouvrage, nous dévoilons une population hétérogène entremêlant des arguments relatifs à l'objet et au sujet social qui les avance. Le dire peut défendre des convictions (argumentation identitaire), insister sur les coordonnées de lieux et de temps propices au non-équipement (argumentation contextuelle), se focaliser sur les caractéristiques et propriétés de la chose jugée (argumentation matérielle et technique), faire valoir le passé pour expliquer le rapport actuel au « ?mobile? » (argumentation historique) ou encore pointer le rôle joué par autrui (argumentation s'appuyant sur un tiers).
Les « ?sans? » comptent dans leurs rangs des « ?ex? » qui se sont détournés de l'objet, l'ont cédé sans regret ou l'ont simplement perdu?; mais aussi des frustrés s'insurgeant contre un non-équipement subi.
Les non-équipés peuvent solliciter autrui, emprunter l'outil à l'occasion, voire fréquemment.
Ils peuvent a contrario ne l'avoir jamais manipulé et dépeindre un quotidien analogue à celui des équipés ayant désinvesti la chose.
Si le non-équipement autorise et produit des usages spécifiques du mobile, l'équipement n'interdit pas le non-usage. Il ne s'ensuit pas que ces non-usagers équipés se confondent avec les non-usagers non équipés. Les premiers ayant, à la différence des seconds, un statut de joignable.
D'où l'intérêt d'une approche paradoxale séparant et fusionnant les niveaux?: équipement et usage.