Je crois que je suis passée à coté de ce roman. Sans doute une incompatibilité entre le caractère du personnage et le mien, ce qui rend mon avis très personnel (comme d'habitude, mais sans doute plus encore ici).
Dans ce roman, Greg, le personnage central, choisit de ne pas rentrer avec sa femme et ses enfants à la fin des vacances. Voilà. Cela ne le retourne pas plus que cela, alors que sa femme semble dévastée.
Il cogite, il pense, mais reste dans un état léthargique qui m’a donné l’impression qu’il était en pleine dépression, mais surtout très passif.
Il s’agit
sûrement de la crise de la quarantaine, mais j’avais envie de le secouer comme le fait d’ailleurs Julie sans que cela ne provoque aucune réaction chez Greg. Pas même une parole !
Pendant trois semaines, il va ainsi errer dans l’île, avec son vélo ou à pied, prenant l’air tout en restant insatisfait.
Il marche jusqu’à ne plus pouvoir rentrer, il ne téléphone pas et reste assis dans son fauteuil, puis il décide de vendre la cabane.
Malheureusement, les cheminements de sa pensée ne sont pas donnés au lecteur. On ne suit pas ses divagations ou très peu. L’auteur décrit simplement l’état du personnage et quelques une de ses pensées.
Il semble chercher son enfance, il tente de régler ses comptes avec ses parents, avec ses souvenirs et ses traumatismes, tout en restant amorphe.
Puis d’un seul coup, il décide que tout est réglé et il rentre. Voilà. C’est tout. Toujours pas d’émotions. Sa vie est bouleversée, mais il se laisse porter.
Mylène s’occupe de tout, elle organise tout, il la suit, il se laisse faire et accepte les décisions qu’elle prend sans rien dire.
Le style du roman, par contre, est irréprochable.
C’est bien écrit, on se laisse porter et les pages se tournent sans problème. Mais il ne se passe pas grand chose.
Ce livre est donc trop nombriliste pour moi, mais si vous aimez les romans doux et calmes, il pourrait vous plaire.
Un homme parle
C'est le premier livre que j'ai lu cet été. Sa force pour moi réside autant dans l'écriture que dans son sujet, c'est le récit d'un homme qui enfin parle, se décide à régler quelque chose avec lui-même et pour cela il décide de rester dans le cabanon d'été familiale sur l'île de Ré. Il laisse repartir deux enfants magnifiques et une femme idéale qui a toujours tout conduit avec la plus grande sagesse et le plus grand entrain, la plus grande patience mais lui, il a toujours suivi en se taisant, en laissant faire. Peut-être gêné par un corps d'enfant qu'il aurait du quitter déjà depuis longtemps ou autre chose qu'il a laissé s'installer... Appelez cela crise de la quarantaine si vous voulez mais le livre est bien plus profond et plus subtil que cela prenant corps dans un lieu qui va servir ce "drame" à merveille. Comme resté sur le sable, notre homme va s'enfoncer dans les terres d'une île minuscule ayant renoncer depuis longtemps à se rapprocher encore de la mer. Récit d'une prise de conscience, prise de parole d'un captif, ce n'est ni larmoyant, ni plaintif, c'est le récit d'une réaction et d'une prise de parole.