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Depuis les années quatre-vingt, l'islam occupe le devant de la scène médiatique internationale, avec un intérêt presque exclusivement porté sur l'islamisme ou le fondamentalisme, courant mû par le projet de réislamisation de la société et de la politique dans les pays musulmans et par l'opposition aux valeurs de la modernité occidentale. Parce qu'elle est parvenue à focaliser sur elle toutes les attentions et tous les projecteurs, on est arrivé presque à penser que la lecture islamiste est la seule à être active.
Vu de l'extérieur, on a l'impression que le monde arabe ne produit que cette pensée-là, qu'il ne formule ses revendications et ses aspirations qu'en des termes religieux. Or, les récentes révolutions arabes ont été animées par d'autres aspirations, qui ont comme noms justice, démocratie, liberté, dignité, répartition juste des richesses... etc. En réalité, ces thématiques ont été constamment présentes dans la pensée et l'idéologie arabes du vingtième siècle.
On constate, à travers l'histoire des idées qui ont animé le champ intellectuel arabe, qu'il existe d'autres initiatives théoriques que l'islamiste, d'autres courants de pensée qui essayent de pointer vers d'autres horizons, en étant constamment travaillé par des questionnements majeurs : comment restaurer la grandeur de la civilisation arabo-musulmane ? Comment accéder à la modernité sans se perdre dans le moule et la domination de l'Occident ? Quel modèle de développement et quel régime politique conviennent-ils à la société et la culture arabes ? Comment rétablir plus de justice sociale et comment faire participer le peuple dans les décisions politiques qui engagent son avenir ?