Olivier Adam revient après les lisières en 2012 qui fut un gros succès commercial mais une grosse déception pour moi qui avait lu jusque-là presque tous ces romans. Il tournait en rond, et autour de son nombril aussi, nous exposait à son désir de revanche sur l’intelligentsia parisienne, lui le petit gars un peu en-dessous des classes moyennes. Le roman se lisait mais manquant cruellement de souffle, de vie.
Je ne me suis donc pas jeté sur le nouveau, Peine perdue, alors que je l’aurais fait 2 ans auparavant et puis je me suis laissé rattraper par l’envie, la curiosité et les
quelques lignes que j’avais lu ce le livre. J’en ai lu la moitié d’un trait et je me suis dit, il est fort quand même ce gars ! Quelle acuité sur la vie ! Comment fait-il pour se mettre dans la peau de tant de personnages et voir si juste ? Femmes, hommes, jeunes, vieux, paumés, esprits simples et compliqués…c’est tout simplement le talent d’un grand écrivain dans un style vif, comprimé et qui touche au poétique lorsqu’il fait parler ces 22 personnages.
La grande réussite du roman, ce n’est pas l’histoire, la construction mais bien la justesse de description des personnages englués dans leur quotidien, gagnant jour après jour le droit de vivre le prochain pour se réveiller chaque matin en se disant tout ça pour ça. A quel moment bascule une vie, peut-on revenir en arrière, qui serions-nous si nous avions fait ce choix plutôt qu’un autre ? Voilà, les questions que pose ce roman sans apporter de réponses, tout est dans la nuance, la perception de chacun et c’est beau.
peine perdue
Olivier Adam nous livre ici une fresque , une représentation de notre société, dans un endroit bien précis : la côte d'Azur. A travers 22 personnages qui ont tous plus ou moins un lien, il nous emmène une fois encore dans les tourments des gens ordinaires et en même temps nous raconte une histoire. Celle de personnes qui s'aiment et se détestent, de trahisons en destructions, la tempête s'en mêle comme pour laver et tout remettre à niveau, comme si ces hommes et ces femmes avaient besoin de ça pour repartir à zéro. Encore beaucoup d'émotions en perspective!