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Cet ouvrage veut montrer que Le paradoxe de la chair chez Paul Ricœur, fruit de l'exercice méthodique d'une ontologie fondamentale croisant phénoménologie et philosophie concrète de l'existence, est un dépassement qui serait, depuis l'écriture de la Philosophie de la volonté (1950), une riposte aux alternatives ruineuses du rationalisme, du vitalisme et de l'existentialisme. Paul Ricoeur opère ainsi un dépassement de la phénoménologie pure de Husserl qui n'assume pas l'enracinement ontologique du corps dans l'affectivité.
Il estime aussi que la notion de Befindlichkeit (l'affection) chez Heidegger a gardé un caractère trop formel, et se propose de la charger d'un contenu existentiel. Le corps est ce site ontologique du jaillissement de l'existence caractérisée par l'affectivité relevant de l'opacité d'une expérience originaire d'altérité. Tant que la phénoménologie husserlienne et l'ontologie heideggérienne ne se confrontaient pas à la dimension concrète de l'existence comme corps, histoire et acte, les figures du paradoxe de la chair, comme altérité prime, restaient cachées.
Ici, l'articulation du discours phénoménologique et du discours ontologique du paradoxe de la chair envisage de situer le cadre et le contexte de notre hypothèse philosophique d'une ontologie de l'agir.