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Jean Diwo est né faubourg Saint-Antoine. Le chuintement de la scie à refendre, le doux sifflement de la varlope et l'âcre parfum de la colle bouillonnante, il connaît. Depuis longtemps, il rêvait d'écrire le fabuleux roman de cette grande artère parisienne où les chariots de l'Histoire n'ont cessé de rouler. Dans ce cadre sculpté au ciseau et à la gouge, il a tissé au petit point le récit de la vie pleine, généreuse, souvent aventureuse des abbesses de Saint-Antoine-des-Champs et de leurs amis et protégés, les compagnons du bois, descendants des bâtisseurs de cathédrales.
Il y a peint les artisans, les nobles, les bourgeois et surtout les femmes de tout rang qui ont su engendrer, dans l'amour, la prière, l'intelligence et le sacrifice, de ces familles qui, par le jeu des alliances, des héritages et du talent, forment depuis Louis XI une chaîne ininterrompue, soudée par l'amour du bois, matériau noble et magique. Jean Diwo a brassé cette pâte humaine, gonflée au levain de l'Histoire, pour en faire un roman captivant chargé d'amour, de drames et de joies, dont la tonalité est gaie parce que les hommes et surtout les dames du Faubourg ne sont pas moroses.
Passionnant et instructif !
Dans ce premier tome et avec tout le talent qu’on lui connaît, le romancier nous fait connaître la vie de plusieurs générations d’artisans et de compagnons au travers une grande saga familiale. Sous la protection des abbesses, les corporations de menuisiers-huchiers, sculpteurs, ébénistes, imprimeurs, verriers, tisserands, graveurs, charpentiers, enlumineurs, serruriers, drapiers et papetiers avaient pignon sur rue dans le Paris historique et royal, depuis Louis XI jusqu’à Louis XVI, du Moyen-Age jusqu’à l’Ancien Régime. Sous sa plume, on découvre l’organisation très hiérarchisée des faubourgs situés aux portes de Paris, la montée en puissance et la reconnaissance de toute une communauté d’artisans, devenus artistes et qui ont donné du lustre à la création française connue et réputée, à cette époque, à travers toute l’Europe et dans le monde entier. Par ailleurs, Jean Diwo rend un bel hommage aux femmes car elles ne sont pas en reste dans son roman. En effet, dotées de fortes personnalités, elles affichent déjà leur volonté de s’affranchir de l’autorité masculine tout en affirmant l’importance de leur place au sein de cette communauté d’artisans passionnés par leur labeur et qu’elles soutiennent contre vent et marée. Très bel ouvrage historique et romancé, si bien écrit que lorsqu’on commence à la lire on ne peut plus le lâcher…