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Confronté à l'échec scolaire d'un enfant adopté l'enseignant éprouve un trouble - entre empathie et fatalisme excessif - influant sur ses critères d'appréciation, paralysant l'action. Qu'en est-il de ce trouble ? En quoi l'enfant adopté en échec peut-il perturber l'enseignant dans sa personne et dans sa fonction ? De quels effets de sens, conscients et inconscients, pulsionnels et symboliques, le secret sur l'origine de l'enfant adopté, est-il porteur ? Le questionnement se déploie dans un espace limité par trois pôles - l'objet culturel, l'adoption et l'acte d'enseigner - tous reliés à la notion de secret : secret des origines, à l'origine de la culture, secret sur l'origine, caractérisant l'enfant adopté, et le secret inhérent à l'acte pédagogique.
Emerge une définition de la fonction enseignante, articulée autour de la dynamique du secret dans l'acte d'enseigner. La recherche s'appuie sur des entretiens cliniques semi-directifs, qui donnent lieu à une double analyse - contenu et énonciation -, avec douze enseignants confrontés, soit dans leur classe, soit dans l'école, à un ou plusieurs enfants adoptés en difficulté scolaire. Au-delà du trouble, altérant la fonction, l'enfant adopté en échec est, ici, le révélateur de la difficulté des enseignants à tenir la posture du tiers dans l'acte d'enseigner.
Ils doivent composer avec deux forces contradictoires, au sein des pulsions de savoir et d'emprise, dont l'une - l'interdit d'enseigner - pousse vers la position mégalomaniaque. L'éclairage, ainsi porté sur les difficultés d'enseigner et d'apprendre, ouvre des perspectives dans le champ de la pédagogie et de la formation des enseignants.