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Tout juste trente minutes après ce premier survol de la luftwaffe, nous sommes bombardés pour de bon. Les bombes pleuvent de tous côtés en soulevant d'énormes quantités de terre et de poussière. Étant au sommet de la montagne, nous ne pouvons que nous recroqueviller dans nos trous. Les hommes courent dans tous les sens, chacun cherche un abri dans les roches qui nous entourent. Certains, les plus jeunes, restent immobiles, figés sur place sans pouvoir bouger.
Ils se font bousculer par les autres mais ne réagissent pas. Ils finissent par tomber au sol et restent prostrés les yeux au ciel. Autour de nous, la forêt tremble, les arbres s'écroulent, le nuage de poussières toujours plus lourd et tenace nous enveloppe. Une fumée acre nous prend à la gorge. On entend, au milieu de ce vacarme, les hennissements terrifiés des chevaux, ils galopent en faisant de brusques embardées pour éviter les bombes qui continuent à tomber, quelques uns s'effondrent brusquement et ne se relèvent plus, d'autres se font littéralement éventrer.
C'est tout bonnement apocalyptique.
