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Ambroise de Loré est un petit seigneur du Maine qui, à dix-neuf ans, découvre le monde sur le champ de bataille d'Azincourt. En ce début du XVe siècle, la France a quatorze millions d'habitants, l'Angleterre, quatre. Pourtant, la France perd.
Ambroise ne comprend pas. L'invasion anglaise fait de lui un chef de bande, puis un capitaine, un maréchal de camp, enfin le prévôt de Paris.
Homme de terroir, attentif à son domaine et à ses gens, il est aussi de son temps et sait très bien passer, quand il le faut, de son seigneur féodal à son roi.
Élevé par une mère tout occupée de l'avenir de sa maison, deux fois marié, épris d'une Parisienne étrangement libre, en qui on devine déjà l'esprit de la Renaissance, et dont le souvenir va colorer toute sa vie, Ambroise de Loré a pour maîtres Charles VI, le roi fou, et son fils, le roi de Bourges, pour compagnons Dunois, Gilles de Rais et tous ces capitaines qui, avec Jeanne d'Arc, finirent par repousser les Anglais hors de France.
Pieux et sensuel, généreux et intéressé, loyal et calculateur, il est bien le reflet de son époque, l'une des plus cruelles et des plus irrationnelles qu'ait connues la France, durant laquelle s'achève le Moyen Âge et commence à naître, dans d'effroyables malheurs, un monde nouveau.
Ce livre n'est pas seulement un roman : Ambroise de Loré a bel et bien existé.
Si l'auteur a pris plaisir à inventer sa vie privée, il a rapporté sa vie publique, bien plus extraordinaire, avec un soin scrupuleux.
