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« Mais justement, s'il est question de mort, parlons de la vie : c'est urgent. »
En 1958, Jacques Lusseyran s'installe en Virginie pour y devenir enseignant. Là, il convoque ses souvenirs, de sa déportation en 1944 à Buchenwald au présent américain.
Dans la continuité chronologique d'Et la lumière fût (réédité avec succès par Le Félin en 2008), Jacques Lusseyran poursuit le récit de son existence, en élargissant toutefois l'expérience personnelle à une pensée plus vaste et forgée au fil d'un noble empirisme.
Les thèmes évoqués vont du silence, à la poésie, en passant par la mémoire, l'enseignement et l'auditoire ou encore la notion de liberté intérieure. Comme une succession de longs aphorismes, les chapitres et la langue sont précis, faits de généreuses apostrophes au lecteur - une invitation à contempler la simplicité.
Le monde commence aujourd'hui demeure une somptueuse leçon de résilience et un chant d'amour à la vie, dont la quête a lieu partout, tout le temps, du vestibule de l'enfer aux immensités américaines.
La joie malgré tout..
Poignant, vibrant, intensément lumineux...Ce texte est une ode à la vie sur fond de mort, une voix auréolée de courage sur fond de ténèbres... Il faut absolument le lire, le faire lire, le relire... "Et il m'a fallu traverser ces circonstances épaisses, matérielles, étroitement physiques, jusqu'à la suffocation, pour savoir combien sont denses et tangibles ces choses sans poids qu'on nomme espoir, poésie, vie".
Du fond de l'enfer dont il est revenu, il nous a donc ramené une chose inestimable : la foi en la parole ...aujourd'hui menacée de mort par les discours creux et autres messages sans âme dont nous sommes gavés.