Si Luís Miguel Rocha, disparu prématurément en 2015, fut le premier écrivain portugais à figurer dans les meilleures ventes du New York Times ce n’est certainement pas par hasard. Rocha possédait indéniablement une plume inspirée qu’il trempait dans l’encrier des plus grands noms du polars et son sens du récit l’annonçait comme l’un des futurs maîtres du genre. Hélas! le destin en a décidé autrement. Il faut toujours s’attrister de la disparition d’un jeune auteur au regard de toutes ces années d’écriture à venir qui partent en fumée. Mais il reste cependant
des raisons de se réjouir car l’écrivain lusitanien nous laisse son extraordinaire triptyque “Complots au Vatican” dont l’intensité ne faiblit jamais tout au long de ces mille cinq cents pages qui conjuguent l’actualité et l’histoire avec un brio dont on ne se lasse pas.
On connait le goût du secret de l’administration vaticane, on sait aussi à quel point l’église a su mettre en scène son rapport au surnaturel pour conforter la foi des fidèles. Mais il peut arriver que les meilleurs secrets se mettent à vaciller au point de mettre en danger toute l’institution. “Le mensonge sacré” est le dernier volume de cette trilogie vaticane et comme dans les deux romans précédents Rocha parvient à articuler l’histoire millénaire de l’église catholique avec le surgissement d’un évènement inattendu. Au moment où le pape Benoit XVI est élu pape et découvre “le mensonge sacré”, un document à propos duquel le pape Clément VII au XVIeme siècle mentionne qu’il est d’importance vitale et que tous les papes qui lui succéderont devront prendre connaissance de ce secret. Mais au même moment la découverte d’un évangile apocryphe trouvé près de la Mer Morte menace que tout soit dévoilé. Rafael, un agent du Vatican va devoir enquêter sur ces documents. Ses découvertes vont faire vaciller tout ce qui constituait jusqu’alors non seulement le socle de sa foi mais aussi les bases de la sainte institution catholique. L’Eglise est au bord du gouffre.
Rocha réussit avec “Le mensonge sacré” à refermer sa trilogie sur une note aussi noire que les couloirs du Vatican au crépuscule. Il parvient à conjuguer dans un maelström magistralement orchestré, spiritualité, désir, politique vaticane et fantômes de l’histoire. L’écrivain portugais fait revivre deux mille ans d’histoire vaticane à travers une enquête où chaque seconde du présent est intimement liée à un passé qui pèse lourdement sur les vivants. Un point final qui laisse des regrets éternels….
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Si Luís Miguel Rocha, disparu prématurément en 2015, fut le premier écrivain portugais à figurer dans les meilleures ventes du New York Times ce n’est certainement pas par hasard. Rocha possédait indéniablement une plume inspirée qu’il trempait dans l’encrier des plus grands noms du polars et son sens du récit l’annonçait comme l’un des futurs maîtres du genre. Hélas! le destin en a décidé autrement. Il faut toujours s’attrister de la disparition d’un jeune auteur au regard de toutes ces années d’écriture à venir qui partent en fumée. Mais il reste cependant des raisons de se réjouir car l’écrivain lusitanien nous laisse son extraordinaire triptyque “Complots au Vatican” dont l’intensité ne faiblit jamais tout au long de ces mille cinq cents pages qui conjuguent l’actualité et l’histoire avec un brio dont on ne se lasse pas.
On connait le goût du secret de l’administration vaticane, on sait aussi à quel point l’église a su mettre en scène son rapport au surnaturel pour conforter la foi des fidèles. Mais il peut arriver que les meilleurs secrets se mettent à vaciller au point de mettre en danger toute l’institution. “Le mensonge sacré” est le dernier volume de cette trilogie vaticane et comme dans les deux romans précédents Rocha parvient à articuler l’histoire millénaire de l’église catholique avec le surgissement d’un évènement inattendu. Au moment où le pape Benoit XVI est élu pape et découvre “le mensonge sacré”, un document à propos duquel le pape Clément VII au XVIeme siècle mentionne qu’il est d’importance vitale et que tous les papes qui lui succéderont devront prendre connaissance de ce secret. Mais au même moment la découverte d’un évangile apocryphe trouvé près de la Mer Morte menace que tout soit dévoilé. Rafael, un agent du Vatican va devoir enquêter sur ces documents. Ses découvertes vont faire vaciller tout ce qui constituait jusqu’alors non seulement le socle de sa foi mais aussi les bases de la sainte institution catholique. L’Eglise est au bord du gouffre.
Rocha réussit avec “Le mensonge sacré” à refermer sa trilogie sur une note aussi noire que les couloirs du Vatican au crépuscule. Il parvient à conjuguer dans un maelström magistralement orchestré, spiritualité, désir, politique vaticane et fantômes de l’histoire. L’écrivain portugais fait revivre deux mille ans d’histoire vaticane à travers une enquête où chaque seconde du présent est intimement liée à un passé qui pèse lourdement sur les vivants. Un point final qui laisse des regrets éternels….
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)