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Dans cet ouvrage consacré aux nationalismes de la " périphérie britannique " (Galles et Ecosse), l'auteur interroge le discours des hommes politiques et des intellectuels acquis à la cause du séparatisme. Il remet en cause la pertinence de la distinction habituelle entre nationalisme ethnique (fondé sur des réalités culturelles telles que la langue, les traditions, etc.) et nationalisme civique (où l'appartenance au groupe dépend d'un appareil constitutionnel partagé par tous les membres, quelle que soit leur culture, et qui est traditionnellement considéré comme beaucoup plus ouvert et tolérant).
Or les nationalistes s'appuient sur des définitions du concept d'identité (individuelle et collective) apparemment pétries d'humanisme, mais niant en réalité toute fluidité (culturelle, sociale, économique et politique). C'est cette vision de l'identitaire qui semble l'avoir partiellement emporté dans la mise en œuvre de tel ou tel aspect de la décentralisation voulue par le gouvernement Blair à partir de 1997-1999, risquant par là même d'engendrer une société britannique à plusieurs vitesses.
Plus généralement, parce que Galles et Ecosse sont perçues comme des nations (c'est-à-dire des communautés homogènes à tous les points de vue), on postule pour chacune le droit de former un Etat sans pour autant se donner réellement la peine d'éclaircir le concept de nation, ni d'approfondir les liens qu'entretiennent nation et Etat. L'Etat est-il premier ? Dans le cas contraire, qu'en est-il du droit des minorités à disposer d'elles-mêmes ? Autant d'interrogations qui, en définitive, conduisent peu à peu l'auteur à remettre en question la fameuse notion de " nation sans Etat ".