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Passionnant
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Attendrissant
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Intriguant
C'est l'histoire de Jacques Coeur, l'Argentier de Charles VII, de ses débuts à sa chute. C'est lui-même qui nous raconte son histoire, "ses mémoires" comme il le dit lui même, caché dans une île pour fuir ceux qui souhaitent sa mort.
C'est un roman très dense où les dialogues sont rares disséminés au milieu de longues descriptions. Il s'agit vraiment d'un récit d'aventures racontées comme dans un journal intime par le "héro" avec son ressenti et sa vision des évènements qui parsèment son parcours.
C'est un roman extrêmement bien écrit, les mots coulent les uns derrière les
autres et c'est un vrai bonheur de lecture. La rédaction à la première personne du singulier est un choix très judicieux car ainsi le lecteur ressent bien tout ce que peut vivre le narrateur, il s'identifie à lui et s'y attache.
Alternant des passages présents de sa fuite avec des passages de son passé qui l'ont conduit là où il est, c'est un roman passionnant qu'il est impossible de lacher avant la fin.
Je ne suis pas fan des romans historiques que je trouve en général forts ennuyeux dès lors qu'ils ne font que raconter des faits et évènements historiques plus ou moins intéressants. Alors certes il y en a mais savamment placés et intégrés dans une histoire romanesque passionnante où il est question d'ambition professionnelle, d'amour, d'amitié et de trahison.
J'ai également beucoup aimé la postface où l'auteur nous explique les raisons qui l'ont conduit à écrire ce roman .
Bref, réfractaire aux romans historiques j'ai beaucoup aimé ce roman (c'est dire s'il est excellent!!) dont je vous recommande vivement la lecture.
La réalité dépasse la fiction
Sous la plume de Jean Christophe Rufin je viens de découvrir la vie de Jacques Coeur. Ce français d'origine modeste a participé à la renaissance de la France, au service de Charles VII. C'est la fin de la chevalerie et des croisades, le début des échanges entre l'occident et l'orient.
Au delà de la découverte de ce personage que je ne connaissais pas, j'ai été charmé par le style de JC Rufin.
Je ne résiste pas au plaisir de vous retranscrire une des ses merveilleuses phrases, dont j'ai adoré le rythme:
"Les mères craignaient les épidémies: elles nous confinaient dans les maisons où les volets clos nous redonnaient de l'ombre et du gris, si bien que nous n'en perdions jamais l'usage"
Au delà de l'histoire et du style, c'est aussi la vie d'un homme, avec ses forces et ses faiblesses, ses amours. Le personnage semble prôche, ses rêves et angoisses m'ont semblé très modernes. J'espère que sortira un jour un film pour nous mettre ce beau livre en image.
Qui jouera le rôle d'Agnès Sorel?