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Au printemps, en 1823, les " Cent Mille Fils de Saint Louis " traversent les Pyrénées afin de rétablir l'absolutisme du roi Ferdinand VII. Lorsque l'armée française arrive à Barcelone, plutôt que d'assiéger la capitale de la Catalogne, elle entame de longues et laborieuses négociations avec les autorités militaires. A l'abri de la flambante Constitution libérale de Cadix, cette ville méditerranéenne est devenue, pendant les trois dernières années, le bastion de la liberté où sont venus se réfugier les exilés du reste de l'Europe.
Certains se sont joints à de jeunes écrivains catalans tels que Bonaventura Carles Aribau et Ramon Lôpez Soler pour y publier le journal L'Europeu. L'étau des forces de la réaction se resserre de plus en plus autour des Barcelonais. " Comme tous les habitants de Barcelone, Fiorenzo Galli n'avait pas la moindre idée de la porte que l'ennemi allait choisir pour entrer dans la capitale. Malgré sa perspicacité proverbiale, il ne s'enhardissait pas à se prononcer sur l'une des nombreuses portes de la muraille.
Certaines semblaient plus probables que d'autres : c'était tout ce qu'il pouvait dire. - N'importe quel apprenti stratège procéderait par étapes. A présent, j'occupe la Citadelle, expliqua-t-il aux autres rédacteurs en se servant d'un croquis qu'il avait dessiné sur le tableau de la salle de rédaction ; ensuite, je m'empare de Montjuic ; et pour finir, je rentre dans la place forte, leur dit-il en imitant le général étranger que personne n'avait encore vu.
" Or pas une seule goutte de sang ne sera versée à l'entrée du général Jeannot de Moncey, duc de Conegliano, dans la place forte. Mais le destin de la ville et de ses habitants aura changé. En particulier, celui du tout jeune et ingénu apprenti Baltasar et celui d'Orestes, le taciturne employé de la poste, dont la vie a croisé celle des rédacteurs du journal.