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Existe-t-il une ligne de démarcation nette entre le normal et le pathologique objectivement délimitable ? Est-il licite de déduire la distance qui sépare la santé de la maladie à partir d'un fondement purement statistique, sous le seul prisme des seuils définis par des moyennes ? Peut-on objectivement et statistiquement définir la distance qui sépare le normal du pathologique ? En d'autres termes, faut-il parler de l'état maladif uniquement en termes d'excès et de défaut ? Le pathologique relève-t-il exclusivement du quantifiable et du mesurable ? S'il est possible de répondre par la négative, n'y a-t-il pas lieu d'admettre un jugement de valeur comme réfèrent privilégié de la normalité et de l'anormalité ? Le normal et le pathologique n'obéiraient-ils pas à une normativité individuelle qu'il convient de prendre sérieusement en compte dans l'exploration clinique ? L'autre préoccupation consiste à trouver s'il existe une distance absolue entre le normal et le pathologique.
La maladie est-elle une corruption de la santé ou l'expression d'un luxe pour l'organisme ? Ces interrogations, qui alimentent les réflexions sur la problématique de la santé et de la maladie dans les sciences de la vie, ne sauraient trouver une élucidation sans une saisie du statut même de la médecine. Une précision des contours conceptuels en cause est apparue également nécessaire à l'auteur afin de lever certaines ambiguïtés dont ils font l'objet.