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Sous l'Occupation, 45 000 malades mentaux sont morts derrière les murs des hôpitaux psychiatriques français. Morts de faim et de froid. Ont-ils été exterminés par le régime de Vichy qui aurait fait siens les préceptes eugénistes d'un Alexis Carrel ? Les psychiatres ont-ils été complices de ce « génocide des fous » ? C'est ce que les militants d'un devoir de mémoire mal compris martèlent avec force depuis deux décennies.
Pour en finir avec la polémique, une historienne a mené l'enquête. Des années de recherche dans les archives lui ont été nécessaires pour reconstituer le scénario dramatique qui a conduit à l'hécatombe et pour donner enfin une place dans la mémoire collective à des victimes « transparentes ». L'Hécatombe des fous a reçu le prix Jean Finot de l'Académie des sciences morales et politiques, le prix Pierre Simon Éthique et Société, la médaille d'or de la Société française d'histoire des hôpitaux et le prix de l'Évolution psychiatrique.
Récit bouleversant
Ce livre bouleversant nous rappelle qu'entre 1940 et 1945 près de 45000 personnes sont mortes de faim dans les hôpitaux psychiatriques français ! Le nombre exact n'est pas bien connu, mais cette estimation est à elle seule tellement impressionnante. L'historienne Isabelle von Bueltzingsloewen nous propose ici un ouvrage remarquable dans lequel elle nous fait partager son remarquable travail d'investigation. On y apprend que tous ces pauvres gens sont morts de dénutrition, ou de maladies aggravées par la dénutrition, ce constat aussi terrible qu'insupportable est un fait historique qu'il faut connaître, afin d'honorer leur mémoire. L'une des plus célèbres pensionnaires décédées dans ces conditions est Camille Claudel, internée en 1913 elle passa donc le reste de sa vie dans ce contexte, jusqu'en 1943, date de sa mort à l'âge de 79 ans. Un livre nécessaire selon moi pour en apprendre davantage sur un contexte méconnu, celui d'un certain univers psychiatrique durant la seconde guerre mondiale.