On retrouve Louise Boni après sa cure de désintoxication et après quelques mois passés dans le monastère qui accueillait en son sein et à son insu le trafic d’enfants, objet du précédent « Meurtre sous le signe du zen ».
Louise a repris du service et se retrouve associée à une enquête sur l’incendie d’une grange à Kirchzarten, toujours aux alentours de Fribourg, sous laquelle, sous l’effet de la chaleur, explose une véritable armurerie cachée dans une cave secrète. La présence d’un nombre effarant d’armes mais l’absence totale de munition inquiète tous les niveaux
judiciaro-politico-policiers allemands qui part bille en tête sur la poste des néo-nazis alors que tout semble pointer en direction de la piste serbo-croate.
On retrouve le style de Bottini qui n’a pas changé la recette de son précédent livre : le lecteur est se perd avec plaisir dans un style à la fois très précis sur la forme (en terme de vocabulaire, très bien écrit) et à la fois très elliptique sur le fond (beaucoup de choses passent par les non-dits, les phrases en rupture on les discussion qui ne sont jamais véritablement achevées entre les protagonistes, tout comme les réflexions de chaque personnage qui ne sont jamais livrées dans leur intégralité, tout cela pour mieux rebondir quelques pages plus loin).
Bottini, après le trafic d’enfants pour pédophiles dans le premier livre, s’attaque au trafic d’armes et aux imbrications de l’Allemagne vis-à-vis du douloureux conflit d’ex-Yougoslavie et vis-à-vis du Pakistan et de cette région véritable poudrière.
Bottini tire un fil rouge tout au long du livre où il est question de responsabilité et donc de culpabilité. Et elles sont nombreuses… Responsabilité/culpabilité de Louise face à l’alcool (que ce soit par rapport à son ancien état d’alcoolique ou par rapport aux tentations face auxquelles elle lutte à tout bout de champs), de Louise face aux personnes qu’elle a tuées ou blessées directement ou indirectement (Calambert le pédophile, Niksch et Hollerer dans le premier tome, son frère qui s’est tué, le propriétaire de la grange qui abritait la cache des armes), de Louise par rapport à Richard Landen qu’elle convoite et dont le couple se fissure, de Louise par rapport à ses collègues, de l’Allemagne par rapport aux crises identitaires qui ont pu jalonner son histoire récente des 30 dernières années ou au trafic d’armes auquel elle a largement participé.
« L’été des meurtriers » va donc plus loin me semble-t-il que « Meurtre sous le signe du zen » qui abordait pourtant déjà cette thématique mais de façon peut-être moins radicale, moins défaitiste.
Tout comme la neige était un symbole fort et rémanent du précédent livre, le feu tient ici son rôle cathartique même s’il n’apparaît que dans les premières pages mais comme élément déclencheur de la suite.
Un livre de Bottini est toujours un peu plus profond que la première accroche, que l’histoire policière. Bottini traite de la société dans laquelle il place ses personnages plus que d’une enquête policière, il s’attache plus aux personnages qu’aux crimes qui s’ils sont largement condamnés n’en demeurent au final qu’un cadre où les personnages et leurs interactions, entre eux et avec le monde dans lequel ils évoluent, prennent leur véritable dimension.
Il n’est pas totalement inutile de lire le premier livre pour apprécier le second à sa juste valeur.
Lien vers le blog : http://t.co/Dye5uUCqUd
Bottini tout feu tout flamme
On retrouve Louise Boni après sa cure de désintoxication et après quelques mois passés dans le monastère qui accueillait en son sein et à son insu le trafic d’enfants, objet du précédent « Meurtre sous le signe du zen ».
Louise a repris du service et se retrouve associée à une enquête sur l’incendie d’une grange à Kirchzarten, toujours aux alentours de Fribourg, sous laquelle, sous l’effet de la chaleur, explose une véritable armurerie cachée dans une cave secrète. La présence d’un nombre effarant d’armes mais l’absence totale de munition inquiète tous les niveaux judiciaro-politico-policiers allemands qui part bille en tête sur la poste des néo-nazis alors que tout semble pointer en direction de la piste serbo-croate.
On retrouve le style de Bottini qui n’a pas changé la recette de son précédent livre : le lecteur est se perd avec plaisir dans un style à la fois très précis sur la forme (en terme de vocabulaire, très bien écrit) et à la fois très elliptique sur le fond (beaucoup de choses passent par les non-dits, les phrases en rupture on les discussion qui ne sont jamais véritablement achevées entre les protagonistes, tout comme les réflexions de chaque personnage qui ne sont jamais livrées dans leur intégralité, tout cela pour mieux rebondir quelques pages plus loin).
Bottini, après le trafic d’enfants pour pédophiles dans le premier livre, s’attaque au trafic d’armes et aux imbrications de l’Allemagne vis-à-vis du douloureux conflit d’ex-Yougoslavie et vis-à-vis du Pakistan et de cette région véritable poudrière.
Bottini tire un fil rouge tout au long du livre où il est question de responsabilité et donc de culpabilité. Et elles sont nombreuses… Responsabilité/culpabilité de Louise face à l’alcool (que ce soit par rapport à son ancien état d’alcoolique ou par rapport aux tentations face auxquelles elle lutte à tout bout de champs), de Louise face aux personnes qu’elle a tuées ou blessées directement ou indirectement (Calambert le pédophile, Niksch et Hollerer dans le premier tome, son frère qui s’est tué, le propriétaire de la grange qui abritait la cache des armes), de Louise par rapport à Richard Landen qu’elle convoite et dont le couple se fissure, de Louise par rapport à ses collègues, de l’Allemagne par rapport aux crises identitaires qui ont pu jalonner son histoire récente des 30 dernières années ou au trafic d’armes auquel elle a largement participé.
« L’été des meurtriers » va donc plus loin me semble-t-il que « Meurtre sous le signe du zen » qui abordait pourtant déjà cette thématique mais de façon peut-être moins radicale, moins défaitiste.
Tout comme la neige était un symbole fort et rémanent du précédent livre, le feu tient ici son rôle cathartique même s’il n’apparaît que dans les premières pages mais comme élément déclencheur de la suite.
Un livre de Bottini est toujours un peu plus profond que la première accroche, que l’histoire policière. Bottini traite de la société dans laquelle il place ses personnages plus que d’une enquête policière, il s’attache plus aux personnages qu’aux crimes qui s’ils sont largement condamnés n’en demeurent au final qu’un cadre où les personnages et leurs interactions, entre eux et avec le monde dans lequel ils évoluent, prennent leur véritable dimension.
Il n’est pas totalement inutile de lire le premier livre pour apprécier le second à sa juste valeur.
Lien vers le blog : http://t.co/Dye5uUCqUd