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Au fond de moi, dans une petite chambre où il n'y a pas de porte, très loin au-dessus du temps des choses, captive et attentive, c'est ma mort qui m'attend. Regard de bête de proie, grands yeux verts liquides de la dernière terreur : planent et se lèvent comme l'astre au-dessus de l'horizon qui est courbe, tu te souviens ? dit la voix du songe. Yeux de mon assassin, yeux verts qui me prennent et me captivent, ces yeux sont les miens puisqu'ils savent mon nom.
Avec L'enfant qui avait perdu sa mort, Emmanuel Bresson signe l'histoire de sa propre schizophrénie et celle de toute la détresse humaine, où rien de profane n'est toléré. Pas de nom, pas de visage, puisque pas d'image : c'est la définition de sa maladie. C'est aussi l'autobiographie bouleversante d'un être qui, à sept ans, a la certitude d'être perdu. On pense à Artaud bien sûr, et peut-être à un chef-d'ouvre.