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« En général, ça finit avec la Dernière Fille, l'unique survivante : une jeune femme en débardeur éclaboussé de sang. Elle lâche sa tronçonneuse, son fusil à canon scié, son pied-de-biche [...] et sort en titubant d'une vieille maison. [...] L'aube rougeoie sur l'horizon et les goules ont été vaincues (pour le moment, parce que les happy ends ne durent jamais). Peut-être que d'autres survivants finissent par la retrouver et l'emmènent dans une enclave, une forteresse grouillant de soldats, ou à tout le moins de civils bardés de flingues, lesquels la protégeront jusqu'au deuxième volet.
Peut-être que cette enclave est située à Easterly, Iowa, à environ cent kilomètres au nord-ouest des ruines de Des Moines. Peut-être que la fille s'appelle Ruby... »
Stony a trois sours : Alice, Chelsea, Junie. Et sa mère Wanda, qui l'aime plus que tout. Sans oublier Kwang, son copain de toujours, persuadé que Stony possède un superpouvoir. Parce que Stony est insensible aux flèches que son ami lui plante dans le ventre histoire de rigoler...
Il faut dire que Stony ne respire pas. Ne mange pas vraiment. Ne dort jamais. Et pourtant il grandit. Stony ignore ce qu'il est. Il n'a pas pris la mesure de son réel pouvoir. Ça viendra. Reste une interrogation : y en a-t-il d'autres comme lui ? La réponse à cette question emportera tout dans son sillage...
« Lisez ce livre comme une parabole politique mordante ; comme une allégorie religieuse chargée d'ironie ; comme une approche goguenarde de l'altérité ; comme une habile méditation sur le mystère, les limites de la chair ; comme l'un des meilleurs romans de genre de l'année - mais avant tout, lisez-le ! » (James Morrow)
L'Éducation de Stony Mayhall est le premier roman de Daryl Gregory publié en français.
Raising Stony Mayhall
Le roman de science-fiction a toujours été un outils formidable permettant de faire une critique politique ou sociale de notre monde actuel, quelque soit le thème abordé ; ici l'auteur utilise une figure très à la mode en ce moment : le zombie.
Et si ce dernier reste une menace, l'auteur transgresse complètement les canons habituels du genre, en amenant une interrogation philosophique plutôt classique : qu'est-ce qui fait de nous des êtres humains ? Ou plutôt comment se définir quand on est un être et un néant en même temps ? Une chose morte qui persiste à exister et à penser ? Et si l'auteur aborde le thème de la discrimination, c'est avant tout des métamorphoses du corps dont il est question ici, avec les progrès actuel de la médecine, l'artificiel vient de plus en plus supporter le prolongement de la vie humaine, jusqu'à quel point l'humanité se prolonge t'elle dans ce cas ? Dark Vador est-il encore un être humain ou plus proche de l'androïde ?
Le personnage principal est un zombie, il est le narrateur du roman, recueilli par des humains, une mère et ses trois filles, alors qu'il est encore bébé, Stony est complétement à part parmi les siens puisqu'on va le voir grandir, devenir ado puis adulte.
L'originalité du roman étant de proposer le point de vue des zombies et leurs propres réflexions sur leur nature, faisant d'eux des êtres conscients et non plus simplement des monstres, des morts revenants à la vie et dont l'errance dévoratrice vise la destruction totale de leurs opposants humains. le côté survie, inhérent au genre, est ici complétement décalé, les zombies ont été éradiqué après une première épidémie en 1968, et ceux qui ont échapper au massacre ont recréer une société clandestine, menacée en permanence. Et cette contre-société a une dynamique propre dont le moteur tourne essentiellement autour d'une politique de la morsure.
Un roman très original qui apporte un peu de fraîcheur en transcendant un genre un peu trop rebattue à force de recycler éternellement l'oeuvre de Romero. Habilement écrit, le livre rend hommage la littérature horrifique tout en restant un roman d'apprentissage.