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Il survient parfois un moment de l'histoire où les scientifiques, tous domaines confondus, s'imposent dans un même mouvement de faire le point des connaissances acquises et de tracer les routes à suivre. C'est à un tel moment que nous convient les leçons de l'École normale de l'an III, professées au premier semestre de 1795, retranscrites par le soin des sténographes et aussitôt publiées. Dernière tentative - désespérée - d'offrir à un seul cerveau une connaissance encyclopédique ordonnancée par la raison analytique, ces leçons seront interrompues par les journées de Prairial qui mettront un point (provisoirement) final à l'expérience si riche de l'École normale.
Leçons d'histoire, de géographie d'économie politique Si, aujourd'hui, l'association de ces trois cours n'étonne pas, cet ensemble de disciplines existe déjà à la fin du XVIIIe siècle sous le nom de Sciences morales et politiques. Qu'il s'agisse des magnifiques leçons de philosophie de l'histoire de Volney, du cours de géographie de Buache et Mentelle - avec ses composantes astronomique, physique et climatique mais aussi ses indications de géographie politique et militaire - ou des leçons de Vandermonde considérées comme le premier enseignement véritable de l'économie politique en France, ces textes illustrent la multidisciplinarité latente qui est un des principes fondateurs de la nouvelle institution.
